Plus d’institutions communautaires de la CEDEAO dans les pays de l’AES. C’est qui ressort d’une des décisions prises lors du 67e sommet de l’organisation sous régionale tenue le dimanche 22 juin 2025 à Abuja au Nigéria. Selon le communiqué final de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement, la décision fait suite au retrait du Burkina Faso, du Mali et du Niger de la Communauté.
Ainsi, l'Organisation ouest-africaine de la Santé (OOAS) ; le Centre de Développement de la Jeunesse et des Sports de la CEDEAO (EYSDC) et le Centre de gestion des ressources en eau (CGRE), tous basés au Burkina Faso et le Centre régional de Santé animale (CRSA), basé au Mali ont été relocalisés.
Selon le document, dans le souci d'accorder la priorité aux États membres qui n'abritent actuellement aucune institution ou agence de la CEDEAO et de promouvoir l'équilibre géographique, l'inclusivité et la répartition équitable des entités de l’organisation dans la région, et conformément au préambule du Règlement C/REG. 15/11/09 de la CEDEAO relatif à l'accueil des institutions et agences communautaires, la Conférence approuve la relocalisation des institutions et agences concernées, et les attribue à d’autres Etats membres.
Désormais, le Centre de développement de la jeunesse et des sports de la CEDEAO (EYSDC) sera au Libéria. Quant au Centre de gestion des ressources en eau (WRMC), il a été relocalisé en Guinée. Le Centre régional de santé animale (CRSA) lui sera basé en Guinée-Bissau.
La seule organisation qui n’est pas encore relocalisée ou dont on ne connaît pas encore la nouvelle destination est l’OOAS. « La Conférence décide de reporter sa décision concernant l'OOAS, jusqu'à la tenue de nouvelles consultations », précise le communiqué final.
Le Bénin oublié ?
Début juin 2025, le Bénin a fait un appel de pied à ce sujet. Alors qu’il se prononçait sur les 50 ans d’existence de la CEDEAO, le ministre béninois des affaires étrangères, Olushegun Adjadi Bakari a fait constater que le Bénin n’abrite aucune institution de l’organisation sous-régionale.
« La CEDEAO a été créée avec une promesse, la promesse de dire qu’il y aurait une forme d’entraide, de soutien mutuel, de développement harmonisé, de répartition harmonisée des richesses sur notre espace. Est-ce que nous avons réussi sur ce plan-là ? », s’est interrogé le ministre Adjadi Bakari, sur Bip radio à Cotonou, début juin 2025.
« Quand vous regardez par exemple la présence des institutions de la Cedeao, le Bénin n’a aucune institution aujourd’hui », a-t-il enchainé. « Et oui, c’est normal que les Béninois disent, mais qu’est-ce que nous nous tirons de la Cedeao ? Et ce sont des questionnements que nous avons aujourd’hui », a-t-il poursuivi.
L’espoir est peut-être encore permis pour que le Bénin abrite une institution de la CEDEAO, étant donné que l’OOAS n’est pas encore relocalisée. Les jours, semaines et mois à venir nous livreront le résultat des consultations engagées par la Conférence des Chefs d’Etat sur ce point.
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