Manifestations au Togo
Des jets de cailloux, des pneus en feu, des routes barricadées, des jets de gaz lacrymogène, des civils roulés à coups de matraque, des courses poursuites entre civils et militaires parfois jusqu’à l’intérieur des maisons. Les scènes de violences semblables à une guérilla urbaine sont observées depuis le 26 juin 2025 dans plusieurs vidéos diffusées sur les réseaux sociaux.
Ces scènes sont produites lors des manifestations organisées des 26, 27 et 28 juin 2025 par la société civile pour demander la fin du régime du président du conseil Faure Gnassingbé. Les manifestations déclarées illégales par les autorités ont été émaillées d'incidents.
Dans un communiqué conjoint, les organisations de la société civile ont dénoncé, vendredi 27 juin 2025, ‘’une répression brutale et systématique’’ dans les rues de Lomé, la capitale togolaise. ‘’Des images et témoignages glaçants affluent. Une répression lourde s'est abattue sur des manifestants à mains nues : des bastonnades à l'aveugle, des jeunes molestés sans raison, des personnes arrêtées simplement parce qu'elles se trouvaient au mauvais endroit, au mauvais moment, des arrestations arbitraires sans procédure, des actes de torture…’’, s’indignent les OSC. Elles rapportent que certains citoyens ont été arrêtés parce qu’avoir ‘’porté du rouge, couleur désormais stigmatisée comme symbole’’.
‘’Des nervis cagoulés ou non, agissant en parallèle ou en appui des forces de l'ordre, ont été identifiés par des témoins. Cette milice informelle a semé la peur avec une impunité révoltante’’, informent les OSC.
Les violences ont causé ‘’plusieurs blessés, dont certains grièvement atteints, nécessitant une intervention chirurgicale pour fracture’’. Quatre corps sans vie ont été dénombrés. Retrouvés dans le 4º lac à Akodessewa, deux des corps seraient des membres d’une même famille, originaires d'un pays voisin, disparus dans la nuit du 25 au 26. Les deux autres ont été repêchés dans l’après-midi du 27 juin dans la lagune de Bè.
Pour les organisations de la société civile, les violences exercées par l’armée montrent que ‘’le pouvoir a choisi la brutalité comme seule réponse à un peuple qu'il refuse d'écouter’’.
Président du Togo en 2005, Faure Gnassingbé est devenu président du conseil des ministres le 3 mai 2025 après une réforme constitutionnelle validée par un parlementaire à sa cause. La réforme rend le poste de président honorifique et concentre tous les pouvoirs aux mains du président du conseil des ministres.
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