Ouagadougou attend des explications sur la mort de Alino Faso et son corps. L’influenceur burkinabé plus connu sous le pseudonyme Alino Faso se serait donné la mort le 24 juillet 2025 dans sa cellule en Côte d’Ivoire, selon le procureur d’Abidjan. 

Le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération régionale et des Burkinabè de l’Extérieur, Karamoko Jean Marie Traoré, a convoqué, ce lundi 28 juillet 2025, la Chargée d’affaires de l’ambassade ivoirienne à Ouagadougou pour exiger des explications. Le point de la rencontre a été fait par l’Agence d’information du Burkina (AIB) sur sa page Facebook photo de la séance à l’appui.

L’assise, explique le ministère, visait d’abord à obtenir une confirmation officielle du décès de leur compatriote, information que les autorités burkinabè ont d’abord découverte « à travers les réseaux sociaux ». La confirmation obtenue, le ministre Traoré a exprimé son indignation et sa désapprobation d’une procédure, qui selon lui, ne respecte pas les principes et les valeurs de la pratique diplomatique.

Le ministre des Affaires étrangères pointe un manquement grave. « Il y’a beaucoup de mépris, un manque d’égard et de courtoisie pour les autorités et le peuple burkinabè, et ça l’est encore plus pour la famille du défunt qui découvre une nouvelle aussi douloureuse sur les réseaux sociaux », s’indigne Karamoko Jean Marie Traoré.

 La frustration des autorités burkinabè est accentuée par le fait que l’annonce du décès n’a été rendue publique que 72 heures après. Le ministre Karamoko Jean Marie Traoré a prié la diplomate ivoirienne de transmettre à sa hiérarchie l’exigence d’éclaircissements officiels ainsi que la demande de rapatriement du corps d’Alino Faso vers son pays d’origine.

« Nous exigeons que toute la lumière soit faite sur ce drame ; étant donné qu’il a été déchu de la nationalité ivoirienne, il reste un Burkinabè et nous voulons recevoir le corps de notre compatriote ici au Burkina Faso», a-t-il insisté.

En Côte d’Ivoire, les autorités judiciaires avancent la thèse du suicide. Selon un communiqué publié le 27 juillet 2025 par le procureur de la République près le tribunal de première instance d’Abidjan, Alain Traoré aurait été retrouvé pendu dans sa cellule, après avoir tenté de se trancher les veines.

Le parquet ivoirien précise qu’une enquête est ouverte pour déterminer les circonstances de la mort de celui qui était poursuivi depuis janvier 2025. Intelligence avec un État étranger, complot contre l’État, diffusion de fausses nouvelles et espionnage, sont, entre autres, les chefs d’accusation qui pésaient sur le regretté.

Au Burkina Faso, comme dans la diaspora, la thèse du suicide est largement contestée, et la colère monte.