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Code électoral du Bénin : le député Atchadé dit pourquoi la solution de Patrice Talon est inadmissible

Code électoral du Bénin : le député Atchadé dit pourquoi la solution de Patrice Talon est inadmissible

En réaction à la proposition du Président Patrice Talon pour résoudre l’impasse qui surviendrait au cas où aucun des partis politiques en lice aux législatives prochaines ne recueille au moins les 20 % des suffrages valablement exprimés dans chaque circonscription électorale, le député Nourénou Atchadé a relevé une insuffisance. Pour lui, la cour constitutionnelle ne saurait se substituer au parlement.

En réaction à la proposition du Président Patrice Talon pour résoudre l’impasse qui surviendrait au cas où aucun des partis politiques en lice aux législatives prochaines ne recueille au moins les 20 % des suffrages valablement exprimés dans chaque circonscription électorale, le député Nourénou Atchadé a relevé une insuffisance. Pour lui, la cour constitutionnelle ne saurait se substituer au parlement.

Nourénou Atchadé, vice-président du parti Les Démocrates au Bénin

Nourénou Atchadé, vice-président du parti Les Démocrates au Bénin

Au Bénin, des dispositions du code électoral suscitent des craintes au cas où, aux élections législatives du 11 janvier 2026, aucun des partis politiques en lice ne recueille au moins les 20 % des suffrages valablement exprimés dans chaque circonscription électorale.

 

 

A la faveur d’une rencontre qu’il a eu avec des jeunes béninois le 28 juillet 2025 à la présidence de la République, le Président Patrice Talon a dit comment cette situation devrait être résolue. 

 

 

Si aucun parti ou groupe de partis n’atteint le seuil de 20 %, indique Patrice Talon comme solution, la Cour constitutionnelle, en juge du contentieux électoral, sera saisie. Le Chef de l’Etat estime que la haute juridiction devrait statuer et retirer les critères qui bloquent, afin de permettre le partage des sièges et l’avènement du nouveau Parlement.  

 

 

Cette crainte qui anime des acteurs de la société civile et de l’opposition relève d’une imperfection mineure pour le Président de la République. « L’impasse est impossible » dit-il. Aussi, argumente-Talon qui s’en remet à la décision que voudront bien prendre les sept sages de la cour constitutionnelle, « aucune loi ne peut tout prévoir, tant que c’est les lois votées par les hommes. Quelque chose peut arriver un jour qu’on n’a pas prévu. Et quand c’est le cas, il y a des instances qui peuvent décider pour dire ce qui est arrivé n’était pas prévu, on décide de ce qu’il faut faire et ça devient jurisprudentiel ».

 

Une solution absurde pour Nourénou Atchadé

 

La proposition de réponse du Président de la République a fait sursauter Nourénou Atchadé. L’opposant et président du groupe parlementaire Les Démocrates désapprouve la proposition de Talon.

 

“De lundi à vendredi, nous avons écouté le président Patrice Talon avec beaucoup d'attention.”, a d’abord rappelé l’opposant en faveur d’un meeting dans le Zou.  “Il (le président Patrice Talon, ndlr) a dit, et ce n'est pas la première fois qu'il le dit, que la Cour constitutionnelle va trancher. Il dit que s'il était à la place de la Cour constitutionnelle, voilà comment il va trancher. La partie du code, ou l'article du code qui fait problème, la Cour saute cette partie-là.”, souligne à nouveau Nourénou Atchadé à l’attention de son auditoire avant de se prononcer contre cette proposition. 

 

A en croire le député du parti Les Démocrates, ce que propose Talon revient à dire que “La Cour légifère”. Et pour lui, c’est inadmissible. “ Ce n'est pas possible, Monsieur le Président!”, rétorque-t-il. “Dans aucun pays du monde, la Cour ne légifère pas.”, a martelé le parlementaire. 

 

Nourénou Atchadé rappelle que “C'est l'Assemblée nationale seule qui est  l'institution  habilité à légiférer.” De ce fait, persiste et signe l’honorable, “la Cour ne peut pas changer un article du code électoral.”

 

La solution de son point de vue, c’est d’appeler les députés à faire leur job. “Il est essentiel que, puisque nous légiférons pour l'avenir, il est essentiel que cet article qui peut créer des problèmes, qui peut créer des crises dans notre pays, il est essentiel qu'on le corrige tout à l'heure, puisque nous le connaissons.” 

 

Dans l’espoir que ses paroles touchent la sensibilité du Chef de l’Etat, Atchadé s’est adressé à lui en des termes chargés d’humilité. “Je profite de votre micro pour supplier, Monsieur le Président de la République, pour dire que ce n'est pas bon de courir dans le vide. Ce n'est pas bon de courir le danger pour son pays. Il urge qu'on s'entende, qu'on corrige ce code.”

 

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