Les experts internationaux recrutés pour l'audit du fichier électoral ont achevé leurs missions. Ils ont présenté un rapport de synthèse lors d'un atelier de restitution organisé par le CoPil, mardi 5 août 2025 à Cotonou. Cependant, malgré la conférence de presse qui a suivi, des zones d'ombre subsistent en raison du manque de précisions sur les observations faites et les solutions proposées. Selon le premier responsable du comité de pilotage, ce flou s’explique principalement par des contraintes liées au protocole de confidentialité et au processus de finalisation du rapport définitif. 

Jean-Baptiste Elias, président du CoPil, a apporté des éclaircissements sur cette situation et expliqué les prochaines étapes avant la publication du rapport final de l'audit. « La question a été posée de savoir si nous pouvons dire que le fichier électoral est nickel. Le chef d'équipe n’a pas répondu de manière catégorique. Il a donné des détails, mais sans dire ni oui ni non », a expliqué le président du CoPil. Certes il n'y a pas eu de recommandations concrètes mais « cela viendra avec le rapport final », a-t-il assuré. 

Un suivi des recommandations

Après cet atelier, les suggestions ou remarques faites vont être prises en compte afin d'avoir un rapport final. Ce rapport sera transmis au CoPil qui va se charger de rendre compte aux parties prenantes. Le président a promis une conférence de presse pour informer les Béninois sur le contenu du rapport final. « Les recommandations qui ont été faites par les experts feront l’objet d’un suivi par le CoPil. Nous demanderons aux différents acteurs concernés ce qu’ils ont fait des recommandations à leur égard », a confié le président du Comité.

Le CoPil va se charger du suivi de la mise en œuvre des recommandations des experts. Le CoPil s’engage « à veiller à la mise en œuvre pour que des améliorations concrètes soient apportées au système électoral béninois », a promis Jean-Baptiste Elias. 

Sur la question des détails du rapport, le président du CoPil fait savoir que les acteurs impliqués ont signé un engagement strict de confidentialité, au niveau de l’Agence de protection des données à caractère personnelle. Ce qui limite la communication à ce stade. Néanmois, rassure-t-il, au moment opportun tout va se savoir. « Dès que le rapport final nous sera remis, je viendrai devant vous pour tout vous dire. Pour l’instant, ce n’est que des généralités », a-t-il insisté.

Une démarche « méthodique, inclusive et rigoureuse »

Jean-Baptiste Elias est revenu sur le travail des experts internationaux. Il a indiqué que les experts ont disposé de 21 jours pour examiner minutieusement le fichier électoral béninois. Pendant cette période, ils ont multiplié les actions de recueil d’informations.  « Ils ont effectué des visites de terrain et des observations dans plusieurs localités du pays, conduit des entretiens approfondis avec des acteurs institutionnels, notamment l’ANIP, la CENA, la Cour Constitutionnelle, et les ministères concernés. Ils ont également consulté les partis politiques de tous bords, les organisations de la société civile, les observateurs électoraux et analysé en profondeur les bases de données électorales », détaille le président du CoPil. 

Cette démarche, qualifiée de « méthodique, inclusive, rigoureuse et conforme aux standards internationaux en matière d’audit électoral » a permis d’établir un rapport synthèse considéré par le président du CoPil comme « le fruit d’un travail méticuleux ». Selon lui, cette restitution ne constitue pas simplement une fin, mais « un commencement ». « Ce que nous avons aujourd’hui entre les mains sera des clés pour améliorer notre dispositif électoral, pour le rendre plus juste, plus inclusif, plus solide, plus crédible », a-t-il souligné.

Après ses premières conclusions, les Béninois doivent encore patienter pour avoir les détails du rapport des experts suite à l’audit du fichier électoral.