L’Afrique doit disposer d'une autonomie technologique pour relever les défis sécuritaires, économiques et environnementaux. C’est la vision qui a réuni, mardi 21 octobre 2025, scientifiques, décideurs publics, entrepreneurs et industriels au Symposium international sur la robotique et l’analyse géospatiale en Afrique (SIRAGA Forum) à Cotonou. Ce symposium a été organisé grâce à l’appui technique de l’Académie nationale des sciences, arts et lettres du Bénin (ANSALB)
Cette rencontre, qui est à sa 4è édition, se veut être un cadre de réflexion pour une autonomie technologique du continent africain. Les échanges ont porté sur le thème «Puissance et autonomie africaine : l’intelligence géospatiale et les drones au service de la sécurité globale et de la maîtrise de l’espace ». Selon Norbert Hounkonnou, secrétaire permanent du SIRAGA Forum, le thème au cœur des échanges exprime l’audace d’un continent décidé à penser son avenir à travers la science, la technologie et la souveraineté intellectuelle.
Depuis 2022, apprend le professeur de mathématiques et de physique, le SIRAGA forum s’est imposé comme un lieu de rencontre entre la science, la défense, l'économie et la diplomatie. « Ce n’est pas une arène de discours. Mais une fabrique d’idées et d’actions. Ici , les États, les universitaires, les industriels et les chercheurs conjuguent leur énergie pour bâtir les fondations d’une Afrique autonome, innovante et responsable », a indiqué le scientifique.
Des acquis
Président du SIRAGA Forum, Adéwalé Collé a rappelé des prouesses déjà à l’actif du creuset des scientifiques et des décideurs. Depuis 2022 où le forum a été mis sur pied, a souligné l’entrepreneur, le SIRAGA a permis de réfléchir sur l’implémentation des systèmes d’informations qui ont permis d’avoir les premiers systèmes intégrés au collectif de partage de sécurité maritime. Il a servi d’instrument pour des réflexions sur la géolocalisation des embarcations pour lutter contre la piraterie maritime.
Le SIRAGA a mis en place un système harmonisé pour la détection des mineraires. Ces résultats, selon lui, n’ont qu’un objectif celui de « promouvoir en Afrique la robotique, la géospatialité et l’intelligence artificielle comme leviers de développement, de sécurité et de souveraineté ». Le directeur général adjoint des affaires maritimes de la Côte d’Ivoire a une idée claire de l’assistance que peut apporter les réflexions du SIRAGA dans le domaine public maritime, fluvio-lagunaire et lacustre.
Selon Séko Sanogo, les résultats des travaux permettront d’identifier des zones qui sont susceptibles d’être présentées aux populations afin qu’elles s’y adonnent à des activités de commerce dans la stratégie de lutte contre la pauvreté. « Nous servirons des technologies qui ont été présentées lors du forum pour faire une cartographie de tout notre domaine maritime, fluvio-lagunaire et lacustre », a-t-il confié.
La particularité de l’édition 2025
Le SIRAGA Forum a franchi un cap. L’édition de 2025 a consacré la signature des contrats et conventions de partenariat d’une valeur totale de plus de 3 millions de dollars. Ces accords concernent notamment des projets innovants dans des domaines stratégiques : sécurité maritime et portuaire, développement de nano-satellites africains. Ils prennent également en compte la formation de pilotes de drones et d’ingénieurs en IA, l’inspection industrielle et agricole par drone, et la fabrication de drones sur le sol africain.
Ces projets, soutiennent les scientifiques, entrepreneurs et industriels présents au forum, traduisent une réalité selon laquelle « l’Afrique ne veut plus acheter, elle veut produire ». A l’issue du forum, les participants venus de 15 pays ont adopté le « Pacte de Cotonou ». Il s’agit d’un engagement collectif de scientifiques, de décideurs, de forces de défense et de sécurité, d’entrepreneurs et d’industriels pour mieux coordonner les efforts africains en matière de drones et de géospatial.
Ce pacte vise également à créer un réseau continental de formation et d’industrie du drone et promouvoir la fabrication locale d’équipements technologiques. L’objectif du pacte est de « poser les bases d’une souveraineté technologique africaine réelle d’ici à 2030 ».
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