La mise en œuvre de la décision n’aura duré quelques heures mais avec un lot de conséquences non négligeables. Mercredi 22 mai 2024, les autorités béninoises ont décidé d'interdire la traversée du fleuve Niger. La décision intervient alors que les relations diplomatiques entre le Bénin et le Niger s’est dégradée depuis le coup d'Etat du 26 juillet 2023 contre le président Bazoum. L'interdiction, a appris Banouto de sources concordantes, sonne comme une conséquence du maintien des frontières fermées côté Niger.
Des sources de Banouto ont constaté à Malanville, depuis mercredi 22 mai 2024, le déploiement inhabituel et conséquent de forces de l’ordre et des éléments de la marine dans la zone visiblement pour faire respecter la décision d'interdiction de la traversée du fleuve Niger. Le fleuve et les embarcadères sont surveillés. Des patrouilles circulent dans la ville pour empêcher les tentatives de contournement.
Les passagers sont refoulés des bords du fleuve colis sur la tête, dans les mains ou dans des tricycles. Certains passagers proviennent de Cotonou ou d'autres villes béninoises en partance pour le Niger ou d'autres destinations. D'autres passagers sont en provenance du Burkina Faso, Mali, Gambie, Sierra-Leone ou encore du Sénégal en direction du Bénin.
‘’J’ai pris le bus le mardi. Je devais répondre à l’invitation d’un partenaire à Niamey. Arrivé à Malanville, j’ai été surpris qu’une décision de la fermeture de la frontière fleuve ait été prise avec effet immédiat’’, se désole au micro de Sota Fm, un passager bloqué. De nationalité togolaise, il réside au Burkina Faso.
‘’La décision a un impact économique. Ce sont les citoyens qui en souffrent. Il faut que les autorités des deux pays se retrouvent pour trouver un terrain d'entente’’, plaide un autre passager. Face aux difficultés, plusieurs passagers ont décidé de rebrousser chemin. D'autres, par manque de moyen, ont trouvé refuge dans les environs du fleuve en attendant un dégel de la situation.
Selon des sources sur place, les agents de police auraient procédé à l’interpellation de plusieurs voyageurs qui auraient tenté de forcer la traversée du fleuve. Nos sources font part également de la fermeture du siège local de plusieurs compagnies de transport. « Le commissaire a interdit que les passagers partent de nos parcs », a confié Mohamed à Sota Fm. Il est le chef d’escale d’une compagnie de transport nigérienne.
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