Vue des participants de la conférence internationale
Des propositions pour contrer les inégalités, les discriminations et la pauvreté dont fait face les femmes migrantes. À l’initiative du Réseau syndical migrations méditerranéennes Subsahariennes (RSMMS) en partenariat avec la fondation Friedrich Ebert Stiftung Tunisie, 40 membres d’organisations internationales notamment le Bureau international du travail (BIT), l’Organisation internationale des migrants (OIM), la Confédération syndicale internationale (CSI-Afrique), la CEDEAO, l’Union africaine, l’ONU femmes et des représentants gouvernementaux se sont réunis à Cotonou. Les 25 et 26 juillet 2024, ils ont partagé leurs expériences syndicales et associatives en Afrique, en Europe et en Asie pour trouver une approche genre de la mobilité.
Les participants de la conférence internationale ont fait une série de recommandations pour remédier aux actes de violence, d’exploitation, de traite, d’esclavage et de détention dont sont victimes les femmes et les filles. Les recommandations sont entre autres : la promotion de l’approche communication pour un changement de comportement (CCC), le soutien aux structures d’accueil et d’écoute des femmes, l’inclusion des travailleurs migrants dans l’élaboration, la mise en œuvre effective des politiques migratoires et l’intégration des approches féministes avec une vue globale sur le système patriarcal.
Cette conférence vise à créer un espace de dialogue rassemblant des acteurs de terrain d'Afrique, d'Europe et d'Asie autour des enjeux de la mobilité des femmes. Elle est axée sur les défis spécifiques auxquels font face les femmes migrantes. La conférence est considérée comme une plateforme dynamique pour porter la voix des migrantes au cœur même du mouvement syndical international et impulser des dialogues interacteurs et transnationaux, partager des connaissances et renforcer l'engagement en faveur des droits des femmes en mobilité.
La rencontre a pris fin sur une bonne note de satisfaction. Chercheur à l’Université d’Abomey-Calavi et membre de la Plateforme multi-acteur de la migration du Bénin (PMB), Dr Abdoulaye Imorou a dit avoir ‘’beaucoup appris’’. ‘’Il sera vraiment important que désormais la tradition se met au service de la femme parce que nous constatons que la femme est victime de notre tradition et il est temps que nous changions la donne’’, a-t-il suggéré. Dr Abdoulaye Imorou a plaidé pour que des recherches se fassent ''pour ressortir les atouts, les valeurs et potentialités de tout ce que la femme peut faire le développement de l’Afrique''.
Djerri Issofa, representante de la CSTT, a félicité les organisateurs de la conférence de Cotonou. Elle confie avoir retenu l’importance d’instaurer une cellule d’écoute pour les migrants dans son pays.
Représentante résidente de FES Bénin, Iris Nothofer retient des deux jours de conférence, ''les valeurs, l’importance d’avoir davantage de format, des approches interrégionales centrées sur les migrantes''.
La sénégalaise Fambaye Ndoye, présidente du Réseau d’appui des femmes et enfants en migration (RAFEM) a invité les participants à réfléchir sur l'avenir de la mobilité des femmes avec la création de l’Alliance des États du Sahel (AES). ‘’Quelle est l’avenir avec la Communauté des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ? Nous parlons de la mobilité. Si ce noyau qui a fait notre fierté en Afrique et qui a impulsé la dynamique de la construction de l’Union africaine connait des soucis, je pense que nous sommes tous interpelés’’, a-t-elle déclaré. Elle recommande que les syndicats puissent donner leur point de vue à leurs gouvernants sur la thématique.
Hervé Sea du Bureau des activités pour les travailleurs (ACTRAV) a pris l’engagement de faire l’écho des conclusions de la conférence dans ses pays de couverture, notamment le Sénégal, la Guinée, la Guinée-Bissau et le Cap-Vert.
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