Photo de famille des participants
Qu’appelle-t-on travail domestique non rémunéré ? Et pourquoi légiférer pour sa reconnaissance dans les politiques publiques du Bénin ? Les questions étaient au coeur d’un atelier organisé, vendredi 17 octobre 2025 à Cotonou, par le Consortium régional pour la recherche en économie générationnelle (CREG) en partenariat avec l’Assemblée nationale et le Partenariat pour la recherche sur la population et le développement (PRB). La séance a réuni les députés et cadres du Parlement béninois.
À l’entame de son intervention, le Professeur Latif Dramani, président-coordonnateur du CREG a défini le travail domestique non rémunéré et économique de soin comme l'ensemble des travaux ménagers et des soins réalisés gratuitement au sein des familles, ou volontairement pour aider des proches ou d'autres ménages : préparer les repas, nettoyer, laver les vêtements, garder les enfants, aider une personne âgée ou malade, etc, ces travaux sont effectués majoritairement par des femmes.
Selon les conclusions de travaux de recherches du CREG, communiquées par le président-coordonnateur du CREG, les femmes produisent en moyenne au Bénin, par jour, 19 heures de temps domestiques, contre 8 heures pour les hommes, soit plus, presque que le double, avec une disproportion forte observée, c'est la jeune fille qui doit en plus aller à l'école.
« Cela représente des milliards d'heures de travail, chaque jour, qui ne sont ni comptabilisées dans le PIB, ni considérées dans les politiques publiques, ni valorisées socialement. C'est environ 38 % du revenu total du travail au Bénin, non comptabilisé, en matière de comptabilité sociale », signale l’expert précisant que ces tâches exigent, des femmes, des compétences, du temps, de l'énergie. Elles créent, a-t-il ajouté, ce qu'on appelle les décrochages chez les filles en milieu rural ou urbain.
Le président-coordonnateur du CREG fait constater également que « le travail domestique et l’économie de soins ne sont pas des à-côtés de l'économie. Mais, le socle ». Le Professeur Latif Dramani estime qu’« il est temps de les sortir de l'ombre, de les valoriser à la juste hauteur et de bâtir une société qui prenne soin de toutes et de tous, en commençant par celles et ceux qui prennent soin des autres ».
Pour le représentant le président de l’Assemblée à la cérémonie d’ouverture, le député Mahougnon Kakpo, valoriser et protéger le travail domestique non rémunéré et l'économie de soins, c'est absolument rétablir une forme de justice économique et sociale.
L’atelier, a-t-il fait savoir, marque une étape importante dans la construction d'un cadre législatif inclusif et équitable, fondé sur la valorisation du travail, du capital humain. Celui qui est le 1er secrétaire parlementaire a invité ses pairs à faire de l’atelier, un moment d'écoute, de réflexion, de partage, mais surtout un moment d'engagement ferme.
Le député Abdoulaye Gounou, président de la Commission des Relations Extérieures, de la Coopération au développement, de la défense et de la Sécurité a appelé ses pairs à réfléchir à comment légiférer pour mieux protéger et valoriser le travail domestique non rémunéré.
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