La Centrale thermique de Maria-Gléta 2 a bouclé 5 ans d’exploitation, le 25 août 2024. Pour marquer cet anniversaire, la Société béninoise de production d'électricité (Sbpe) a ouvert, mercredi 11 septembre 2024, ses portes à une centaine de nouveaux bacheliers et étudiants. L'événement a permis aux participants de découvrir en profondeur le fonctionnement de cette infrastructure cruciale pour l'électrification du Bénin. Accompagnés d'un ingénieur de la Sbpe, les visiteurs ont exploré les différents compartiments de la centrale, chaque section étant présentée en détail. Daki Tokoudagba, responsable de l’hygiène, de la sécurité et de l’environnement de la centrale, a décrit les principales zones de cette infrastructure.
À leur arrivée, les visiteurs ont observé l'aire dédiée au dépotage des hydrocarbures, un élément clé pour l'alimentation en combustible des moteurs. Ils ont ensuite exploré les zones de stockage des différents types d'hydrocarbures, ainsi que les installations telles que les pompes d'alimentation qui acheminent ces combustibles vers les moteurs. L’ingénieure en génie électrique a expliqué le fonctionnement de la salle des séparateurs, la salle des compresseurs qui produit l'air comprimé, ainsi que les installations de traitement des eaux, des incendies et la gestion des eaux pluvieuses. Les visiteurs ont également découvert les installations telles que les chaudières pour la production de vapeur, la salle des machines avec ses sept moteurs, ainsi que les divers ateliers techniques : atelier électrique, atelier mécanique et bureaux techniques.
36 000 heures de fonctionnement
Lors de cette visite, Eméric Tokoudagba, Directeur général de la Sbpe, a souligné que cette initiative visait à offrir un aperçu de l'état de l'infrastructure cinq ans après sa mise en service. « L'infrastructure que nous avons inaugurée il y a cinq ans est en excellent état. Elle a fonctionné pendant presque 36 000 heures avec une disponibilité supérieure à 95 %. Ce niveau de performance témoigne de l'efficacité de la centrale et de l'engagement du gouvernement béninois », a-t-il affirmé. La Centrale thermique de Maria-Gléta 2, apprend-il, a joué un rôle crucial en fournissant 50 % de l'électricité du pays aux heures de pointe, contribuant ainsi de manière significative à l'électrification du Bénin.
La centrale utilise principalement trois types de combustibles : le gaz naturel, le fioul lourd (HFO) et le gas-oil. « Nous privilégions le gaz naturel, mais en cas de problème d'approvisionnement, notamment au niveau de la pression du gaz venant du Nigéria, nous utilisons le HFO. Nos équipements sont conçus pour passer d'un combustible à l'autre sans interrompre leur fonctionnement, ce qui permet de maintenir la production d'électricité même en cas de perturbations », a expliqué le Dg Tokoudagba. Cette flexibilité dans le choix des combustibles assure une continuité dans l'approvisionnement en électricité, contribuant ainsi de manière substantielle à l'équilibre énergétique du pays.
Voltaire Dahounto, Directeur de la maintenance de la centrale, a ajouté que même en cas d'interruption totale de l'approvisionnement en gaz du Nigéria, la Centrale thermique de Maria-Gléta 2 pourrait couvrir la moitié des besoins énergétiques du Bénin. « La politique énergétique actuelle du gouvernement vise à atteindre l'indépendance énergétique du pays dans les années à venir », a-t-il déclaré, soulignant l'importance stratégique de la centrale pour l'avenir énergétique du Bénin.
Des visiteurs impressionnés
Pour les étudiants et nouveaux bacheliers, la visite de la centrale a été une source d'inspiration et de découverte. Estelle Sehou, étudiante en 2ème année d’électro-technique dans une université privée à Abomey-Calavi, a exprimé son enthousiasme. « Cette visite m’a permis de comprendre comment l’électricité est produite et distribuée dans nos foyers. Elle m'a motivée à travailler davantage dans ce domaine pour peut-être intégrer la CEB, la Centrale de Maria-Gléta ou la SBEE dans le futur. » Jenny d’Alméïda, un nouveau bachelier en série D, a également partagé son admiration : « Nous avons vu des machines impressionnantes et appris comment sont gérées les ressources en eau et les risques d’incendie. Cette visite a été très instructive et m'a donné envie de poursuivre mes études en ingénierie électrique. »
La Centrale thermique de Maria-Gléta, dont le coût global s’élève à 106,8 milliards de francs CFA, a été financée à hauteur de 3,7 milliards par le budget national et 103,1 milliards par la Boad, la Bidc et la Bid. Elle se compose de sept moteurs de 18,5 MW chacun, d'un poste d'évacuation de 161 kV extensible à 400 MW, et d'un poste d'interconnexion au réseau Gas. Elle s’étend sur 21 hectares.
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