L’autonomisation de la femme et des filles n’est pas l’apanage de la gent féminine. C’est aussi l’affaire des hommes et des garçons. C’est ce qui ressort d’un webinaire organisé par Care Bénin-Togo dans le cadre de la Journée internationale des droits des femmes. Le thème, "L'implication des hommes et des garçons dans le processus d'autonomisation des femmes et des filles". Cette rencontre virtuelle vise à inculquer aux hommes, peu importe l'âge et la position, l’importance de s’impliquer dans le processus d’autonomisation des femmes et des filles.
C’est Guillaume Aguettant, directeur pays de CARE Bénin-Togo qui a ouvert le bal des discussions. Il a partagé avec les participants ses observations sur certains courants féministes. Il dit avoir pu assister pendant plusieurs décennies à des féminismes qui ont tendance à considérer tous les hommes comme des ennemis. Il propose plutôt le concept de "masculinité positive", qui suggère que les hommes et les femmes devraient collaborer en tant que partenaires pour combattre les discriminations et les inégalités, plutôt que de se voir comme des adversaires.
Pour Anice Gambari Adam, Directrice des Affaires sociales et de la microfinance dans le département de la Donga, il est important de faire une clarification conceptuelle de la masculinité positive. De ses explications, cette approche repose sur trois piliers : le respect de l'égalité de genre, l'acceptation de l'émotion et la reconnaissance de la vulnérabilité. « Les hommes doivent apprendre à s'exprimer, à rejeter la violence et à promouvoir un dialogue respectueux pour construire une société harmonieuse », a-t-elle expliqué.
Wenceslas Djokpé, de la Fondation Batonga, a tenu à lever l'ambiguïté qui entoure parfois ce concept. « Il ne s'agit pas de nier l'identité masculine, mais d'encourager une version de la masculinité qui soit plus respectueuse et égalitaire. Ce n'est ni une faiblesse ni une perte de virilité », a-t-il précisé.
Abondant dans le même sens que les autres, Maître Huguette Bokpè Gnacadja, présidente de l'INF, a plaidé pour une synergie d'actions entre hommes et femmes. « Les hommes sont les premiers acteurs du changement que nous recherchons. L'objectif n'est pas de dire à l'homme pousses-toi que je prenne ta place, mais plutôt fais-moi de la place à tes côtés et ensemble, nous serons plus forts », a-t-elle déclaré.
Initiatives en faveur des droits des femmes
Au Bénin, le programme des "Écoles des Maris", en place depuis sept ans, a montré des résultats prometteurs. Victoire Ladékan, Coordinatrice du projet PSDSR 2 à l'ABMS, a expliqué que ces groupes, composés de 10 à 12 hommes, sont formés par des structures de santé et des guichets uniques de protection sociale.
Au Togo, des actions concrètes sont mises en place pour impliquer les hommes dans la promotion des droits des femmes. Ata-Kwaku Yéma Kwadjo, coordonnateur national du réseau MenEngage, souligne l'importance de l'éducation des pères et de la création de clubs de discussion pour hommes et garçons, où ils abordent les questions de genre et d'égalité.
Les intervenants ont appelé à une mobilisation accrue des hommes et des garçons pour soutenir les droits des femmes et des filles. La lutte contre les inégalités de genre est cruciale pour l'avenir du Bénin et du Togo, et promouvoir une masculinité positive est essentiel pour construire une société plus juste, s'accordent les participants.
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