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Les droits des travailleurs « en difficulté » en Afrique, affirme le syndicaliste béninois Anselme Amoussou

Les droits des travailleurs « en difficulté » en Afrique, affirme le syndicaliste béninois Anselme Amoussou

Le syndicaliste Anselme Amoussou, secrétaire général adjoint de la confédération syndicale internationale pour la région Afrique et secrétaire général de la confédération des syndicats autonomes du Bénin (CSA Bénin) a déploré, le 1ᵉʳ mai 2025, la situation des droits des travailleurs en Afrique.

Le syndicaliste Anselme Amoussou, secrétaire général adjoint de la confédération syndicale internationale pour la région Afrique et secrétaire général de la confédération des syndicats autonomes du Bénin (CSA Bénin) a déploré, le 1ᵉʳ mai 2025, la situation des droits des travailleurs en Afrique.

Anselme Amoussou, secrétaire général de la confédération des syndicats autonomes du Bénin (CSA Bénin)

Anselme Amoussou, secrétaire général de la confédération des syndicats autonomes du Bénin (CSA Bénin)

Anselme Amoussou peint un sombre tableau de la situation des droits des travailleurs en Afrique. Invité d’Afrique midi sur RFI le 1ᵉʳ mai 2025, le secrétaire général adjoint de la confédération syndicale internationale pour la région Afrique indique qu’en 2025, les droits des travailleurs en Afrique rencontrent des défis importants.

 

« Je dois objectivement avouer que les droits des travailleurs en Afrique en 2025 sont en difficulté », a-t-il déclaré en précisant que ces droits sont exacerbés par un contexte mondial où les syndicats sont souvent attaqués.

 

Pour lui, le syndicalisme en Afrique est affaibli par un faible taux de syndicalisation et des insuffisances internes. La situation du syndicalisme est plus en difficulté sur le continent que dans les autres régions du globe parce qu’elle est marquée par « des violations de droits, (…) des refus de reconnaître les droits du travail ».

 

Face à ce constat qui le désole, le syndicaliste estime alors « qu'il y a encore beaucoup de travail à faire quand on parle des droits du travail en Afrique ».

 

Anselme Amoussou affirme que les pays francophones, avec un taux de syndicalisation d'environ 3%, souffrent d'une atomisation du paysage syndical, rendant la défense des travailleurs plus difficile. Même des pays comme la Tunisie, autrefois des références en matière de syndicalisme, rencontrent des difficultés, fait-il savoir.

 

La situation est encore plus préoccupante dans les pays confrontés à l'insécurité, tels que le Burkina Faso, le Mali et le Niger, a-t-il ajouté. 

 

Dans ces pays, apprend le syndicaliste, « un certain nombre de décisions sont prises au nom de la géopolitique, au nom des consignes sécuritaires qui sont des décisions dirigées contre les syndicats, contre les travailleurs qui n'ont plus vraiment le confort qu'il faut pour poser des revendications d'ordre corporatiste parce qu'on leur pose à chaque fois la situation du pays et qui demandent de leur part de se taire un tout petit peu sur leurs revendications ».

 

Le Bénin n’est pas épargné

 

Le syndicaliste Anselme Amoussou, secrétaire général de la CSA Bénin est aussi revenu sur la restriction du droit de grève à certaines professions au Bénin. Sont concernés les fonctionnaires de la santé,  la justice ou encore les paramilitaires. Pour le syndicaliste, cette restriction en vigueur au Bénin depuis fin 2017 n’a point permis au gouvernement d’atteindre certains résultats escomptés.

 

L’invité d’Afrique midi sur RFI a indiqué que l’abrogation de cette loi « continue d'être notre combat parce que voyez-vous, c'est des choses qu'on ne peut pas accepter ».

 

Anselme Amoussou a l’impression que les dirigeants béninois tentent d’imposer aux Béninois des pratiques d’ailleurs. « On ne peut pas transposer des choses qu'on a vues ailleurs, dans des pays qui n'ont pas le même niveau de développement que nous et les ramener ici », argue-t-il.  Pour le syndicaliste, « il est temps que les gens entendent raison, et donc pour cela, le combat doit continuer pour les syndicats du Bénin ».

 

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