
Insolite. Un jeune homme finance ses fiançailles avec des sous d’autrui. Poursuivi par le parquet spécial près la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) pour les faits d’ « escroquerie via internet », le prévenu a comparu, mardi 22 juillet 2025, devant le juge correctionnel pour son procès.
Selon les faits rapportés devant la Cour, la somme d’un million de FCFA a été transférée par inadvertance sur le compte mobile money du prévenu. Les fonds étaient initialement destinés au fils de la plaignante, qui n’est autre que la tutrice du jeune homme poursuivi. Le mis en cause a grandi auprès de cette tutrice. Il a même fondé son foyer dans la maison de la tutrice.
La victime explique avoir tout fait pour que le jeune rende l’argent, une fois l'erreur constatée. Mais en vain. Le jeune homme s'est refusé de lui retourner l'argent. Sans autre solution pour faire entendre raison au jeune homme, elle s'est résolue à saisir la justice.
Suite à la plainte de la tutrice, le jeune homme a été interpellé alors qu'il était en pleine préparation de son mariage. Présenté aux autorités judiciaires, il a été placé sous mandat de dépôt.
Une demande de pardon jugée tardive
Convoqué à la barre à l'ouverture du procès, le prévenu a plaidé coupable. Il a reconnu avoir reçu le million de franc CFA sur son compte mobile money. Il a expliqué avoir utilisé l'argent indûment perçu. Il a confié avoir dépensé une partie de l’argent dans ses activités pastorales. Le reste, a-t-il laissé entendre, a été utilisé pour organiser ses fiançailles.
Devant le juge, il a demandé pardon à son grand frère, fils de la tutrice. La représentante du ministère public a fait comprendre au mis en cause que son pardon est arrivé un peu tard. La magistrate a demandé à la Cour de retenir le jeune dans les liens de la prévention des faits d’ « escroquerie via internet ».
La substitut du procureur spécial a requis contre le jeune homme peine d'emprisonnement ferme et sanction pécuniaire. Elle propose au juge de condamner le prévenu à quatre ans de prison ferme et à deux millions de FCFA d'amende.
Le délibéré est attendu le 4 août 2025.
0 commentaire
0 commentaire