
Un mort et une violation de la loi sur l’urbanisme. C’est la substance qu’il convient de retenir des résultats de l'enquête de la police à propos de l’immeuble de quatre niveaux (R+3) en construction qui s'est effondré dans la nuit du mercredi 23 juillet 2025 à Togbin Fandji, dans l'arrondissement de Godomey, commune d'Abomey-Calavi.
Lors d'un point de presse tenu, lundi 28 juillet 2025 à Cotonou, le porte-parole de la police républicaine, Eric Orou Yérima a expliqué ce qui s’est passé. Il a informé que l'alerte est intervenue vers minuit, lorsque le Commissariat de Police de Godomey a été mise au courant du sinistre. Une équipe de police s'est immédiatement rendue sur place, en coordination avec les services de secours et le Procureur de la République.
Sur les lieux, les policiers ont constaté l'effondrement total de l'immeuble en chantier, entouré d'une foule de riverains et de curieux. Ceux-ci ont rapporté que le jeune apprenti maçon, âgé d'environ 15 ans, était toujours piégé sous les débris.
Malgré les tentatives nocturnes pour mobiliser une machine de déblais, le sauvetage a été retardé, aggravant la situation. L'émotion dans la foule s'est transformée en colère, menaçant la famille du propriétaire du bâtiment, ce qui a nécessité l'intervention de la police pour calmer les esprits et évacuer la femme et les enfants du propriétaire.
L’apprenti maçon retrouvé dans un état critique a été transporté d’urgence au Centre national hospitalier universitaire Hubert Koutoukou Maga (CNHU-HKM). Malgré les efforts médicaux, il est décédé le 24 juillet au matin. Le propriétaire, initialement introuvable, a finalement été entendu dans le cadre de l'enquête.
Aux premières déclarations, le propriétaire a reconnu avoir commencé la construction il y a environ quatre ans sans études architecturales, techniques ni étude de sol. Pire encore, il n'avait pas effectué les démarches nécessaires pour obtenir un permis de construire, en violation manifeste du décret réglementant le permis de construire au Bénin. Quant au maître maçon, son audition n'a pas clarifié le respect des normes en vigueur.
Le ministère du Cadre de vie et des Transports, chargé du développement durable, a déposé une plainte contre le propriétaire, désormais sous le coup d'une procédure judiciaire pour répondre de ses actes. Le porte-parole de la police républicaine rappelle que « les constructions dans les différentes zones de Togbin, comme dans toutes les zones urbaines de notre pays, sont subordonnées à l'obtention de permis de construire conformément à la loi sur l'urbanisme ».
Une brigade mobile, regroupant le ministère chargé du cadre de vie, la police républicaine et les communes, avait suspendu en mars 2025 environ 157 constructions anarchiques dans la zone du Grand Nokoué afin de protéger les populations. Pourtant, ce propriétaire avait continué les travaux, mettant en grand danger la vie des citoyens.
La police invite fermement les populations au respect strict des règles d'urbanisme et assure que l'enquête suit son cours pour identifier toutes les responsabilités.
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