Nouvelle audience à la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme dans l'affaire de violeur présumé libéré contre de l’argent au commissariat de Tokplégbé à Cotonou. Jeudi 7 août 2025, l’ex-commissaire adjoint du commissariat de Tokplégbé a comparu devant la juridiction spéciale.
Mis en cause dans le dossier, l'officier est accusé d'avoir libéré un présumé auteur de viol alors en garde à vue au sein du commissariat contre une somme de 300 000 FCFA. Lors de son inculpation, le fonctionnaire de police a plaidé non coupable.
A l’audience, jeudi 7 août 2025, le premier responsable du commissariat de Tokplégbé, affecté après l'affaire, a dit sa part de vérité dans le dossier. Le Commissaire-major a déclaré devant la Cour avoir été informé de l’affaire quand il a aperçu la victime présumée un vendredi dans les locaux du commissariat.
Il indiqué que la victime présumée a justifié sa présence dans son unité d’alors par une bastonnade dont elle aurait fait l’objet. C’est après, dit-il, que son adjoint en charge l'affaire lui a confié que c'était une une infraction de viol.
Le commissaire a fait une notification de garde à vue et a instruit son adjoint, mis en cause, de la notifier au présumé violeur le samedi. C'est-à-dire 24h après l'interpellation du présumé violeur.
Proposition de mise sous convocation du présumé violeur
De retour au commissariat lundi, le chef de commandement apprend que son adjoint incarcéré lui a fait la proposition de mettre le présumé violeur sous convocation. « Ce dossier est encore ici ? », se serait-il étonné avant de demander les motivations de la proposition.
La réponse de l’officier serait que, les parents de la victime présumée de viol ont décidé de prendre en charge les soins de leur fille. En plus, le commissaire adjoint a fait part, à son supérieur hiérarchique, de ce que le gardé à vue a déposé une somme de 300 000 FCFA pour les soins de la victime.
« Qui a reçu les 300 000 FCFA ? », a interrogé la Cour. Le commissaire principal répond que c'est son adjoint en charge du dossier. « Est-ce que c'est la procédure normale ? Qui devra recevoir les consignations au commissariat ? », relance la Cour en direction du commissaire principal. Le fonctionnaire de la police républicaine a indiqué que les consignations au commissariat sont enregistrées par le comptable. Il nuance cependant que l’officier de police judiciaire en charge de l’affaire peut également les recevoir en attendant de les verser au comptable. Et puis c’était en week-end.
A la barre, le commissaire principal dit n’avoir pipé mot sur la proposition de son adjoint. Mais entretemps, le procureur de la République près du tribunal de première instance de Cotonou a déjà eu vent du dossier. Le magistrat a appelé le commissaire principal pour avoir des détails sur l'affaire de viol. C'est ainsi que l'affaire a éclaté.
Devant le juge, le commissaire principal a confirmé que son adjoint, placé sous mandat de dépôt, lui a signifié que la somme de 300 000 FCFA déposée par le présumé violeur était destinée à la prise en charge des soins de la victime présumée.
Le présumé violeur introuvable, souci pour le commissaire adjoint
A la fin de la déposition du commissaire principal, son collègue de la brigade côtière a expliqué son intervention dans le dossier. L’officier a indiqué que le policier en cause l’a appelé pour solliciter son aide.
« Il m’a appelé, en tant qu'enquêteur, pour me demander de l'aider à retrouver un gardé à vue mis sous convocation », a-t-il déclaré. Selon sa déposition, le présumé violeur mis sous convocation devrait se présenter le mardi matin au commissariat. Mais il ne s’est jamais présenté.
Le prévenu, apprend-il, lui avait fait part de cette difficulté de retrouver le gardé à vue.
Après sa déposition, la Cour a renvoyé le dossier au 6 novembre 2025 pour continuation.
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