Les organisateurs de la Caravane en route vers le Maroc lors de la conférence de presse à Cotonou, vendredi 5 décembre 2025
Une caravane panafricaine en route vers la Coupe d’Afrique des Nations 2025 a pris corps à Cotonou. Dénommée « Le Road Trip, la Route vers le Maroc », elle réunit une cinquantaine de créateurs de contenus et de journalistes venus de plusieurs pays du continent. Lors d’une conférence de presse, vendredi 5 décembre 2025, les organisateurs ont expliqué que l’idée est de faire vivre la CAN avant même le coup d’envoi et de produire des contenus capables de susciter un engouement populaire autour de la compétition. Cette initiative se veut un outil de cohésion, un espace de création partagée et un moyen de montrer l’Afrique sous un autre angle.
Un projet structurant porté par une vision continentale
Pour Zulkifli Ngoufonja, CEO de Quick-Witted Management et initiateur de la caravane, l’initiative s’inscrit dans un mouvement panafricain né autour du projet footballistique du Maroc. « C’est un projet très ambitieux, qui épouse le projet Football du Maroc, un projet de société, de tourisme et d’économie », affirme-t-il. Il souligne les investissements et les infrastructures qui font du Royaume un pôle majeur du sport africain, rappelant qu’il accueille de nombreuses compétitions internationales.
L’organisation de la CAN 2025 et de la Coupe du Monde 2030 illustre selon lui cette montée en puissance. « On a réuni le continent autour d’un moment d’unité et de partage. Les créateurs viennent de mondes différents, mais ensemble, ils racontent une histoire collective », poursuit-il.
Pensée d’abord pour démarrer au Cameroun et au Nigeria, la route a finalement débuté par le Bénin, « parce que vous êtes de retour à la CAN et qu’on voulait vous célébrer », précise Ngoufonja. La caravane traversera ensuite le Togo, le Ghana, la Côte d’Ivoire, la Guinée, le Sénégal et la Mauritanie avant d’arriver au Maroc le 17 décembre, puis remontera vers Rabat à la veille de la compétition. Chaque étape sera marquée par des animations sportives, culturelles et sociales.
La jeunesse au cœur du récit
La professeure de sport et championne de grappling, Djihene Abdellilah, également créatrice de contenus, insiste sur la portée narrative et éducative du projet. « Ce sont des jeunes créateurs de contenus qui vont raconter l’histoire du football africain à travers ce qu’ils vont vivre. C’est extraordinaire, parce qu’habituellement, nos histoires sont racontées par d’autres », déclare-t-elle.
Elle met en avant la dimension culturelle du football, un sport qui dépasse les enjeux politiques et incarne une véritable puissance sociale. Selon elle, il reste l’un des derniers « ascenseurs sociaux » accessibles à la jeunesse africaine. Valoriser les talents locaux contribue ainsi à renforcer les politiques sportives et les infrastructures.
La rencontre avec de jeunes footballeurs béninois a particulièrement marqué la délégation. « Quand j’ai vu ces jeunes réunis sur un terrain vague, j’ai trouvé ça puissant. On a vraiment quelque chose à construire ici, en Afrique », souligne Abdellilah. Elle insiste sur l’importance de permettre aux jeunes de s’épanouir sur leur continent.
Un impact social, économique et identitaire
L’initiative se veut également créatrice de valeur pour les pays traversés. L’influence numérique des créateurs représente une opportunité d’attractivité : « À partir du moment où vous avez des créateurs qui font des vidéos à des millions de vues, ils donnent envie à d’autres personnes de venir découvrir ces pays », explique Abdellilah. Cette stratégie associe promotion touristique, image positive du continent et dynamisation économique locale.
Mais au-delà de l’économie, la caravane défend surtout un message de fraternité. « Le sport est un langage universel, et le foot encore plus. Il casse les barrières et crée du lien », ajoute-t-elle. La diversité des nationalités présentes renforce ce message d’unité.
Positionnée comme un voyage collectif, une plateforme créative et un acte de communion africaine, la caravane vers la CAN 2025 ambitionne d’écrire un récit commun : celui d’un continent jeune, fier, créatif et prêt à raconter sa propre histoire au monde. Après deux jours à Cotonou la caravane a mis le cap sur Lomé ce samedi 6 décembre.
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