Tribunal de Cotonou
Deux employés d’une société de sécurité reconnus non coupables et libérés de prison après 5 ans. Leur procès a eu lieu mardi 19 juillet 2022 au Tribunal de Cotonou. A l’ouverture de l’audience, le président de Céans, Serge Hounmanakan a invité les accusés à la barre.
Le chauffeur âgé de 32 ans, père de deux enfants et l’agent de sécurité, 66 ans, père de 3 enfants ont répondu à l’invitation du président du Tribunal. La présumée victime dans cette affaire qui n’est rien d’autre que l’employeur des deux mis en cause a choisi la politique de la chaise vide. Il ne s'est pas présenté à l’audience.
Selon la lecture de l’ordonnance de renvoi faite par le greffier Landry Kouton, il est reproché à l’agent de sécurité et à son coacusé d’avoir frauduleusement soustrait une somme de 25 millions FCFA dans la maison de leur ancien patron où ils étaient employés. Le patron, apprend l’ordonnance de renvoi, a soupçonné ses employés à cause du train de vie qu’ils menaient et de leur réalisation au moment de la disparition de la somme indiquée. L’agent de sécurité se serait acheté une moto et le chauffeur a entrepris la vente des sacs de soja.
A la barre, le chauffeur n’a pas reconnu les faits de vol qualifié retenu contre lui. L’agent de sécurité qui a varié dans ses déclarations n’a pas aussi reconnu les faits dans un premier temps mais est passé aux aveux par la suite. De ses déclarations mardi au Tribunal de Cotonou, l’agent de sécurité a fait savoir que son ex-patron l’a conduit au commissariat et en présence de l’officier de police judiciaire lui a intimé l’ordre de signer un procès-verbal d’audition dont il dit, ignorer le contenu. Il a aussi déclaré que c’est son ex- employeur, directeur général d’une société de sécurité à Abomey- Calavi, qui lui a demandé de faire de fausses déclarations afin de créer des ennuis au chauffeur, son collègue de service.
Selon les dires du chauffeur à la barre, il a été pris de force et menotté par son ex-employeur puis conduit au commissariat. Il lui a été demandé d’apposer sa signature sur un procès-verbal qui, selon lui, ne contient pas exactement ses déclarations qu’il a eu à faire devant l’officier de police judiciaire. Il dit s'être opposé.
Le président de Céans a demandé la lecture de certaines pièces dont le procès-verbal de l'enquête de moralité. La représentante du ministère public, Gnimagnon Hermione a été invitée pour ses réquisitions. Avant de faire les réquisitions, Gnimagnon Hermione a déclaré que l’infraction pour laquelle sont poursuivis les deux accusés est constituée. Selon elle, le chauffeur a effectivement volé la somme de 25 millions et a donné 520.000 F à l’agent de sécurité qui l’a vu au moment où il commettait son forfait. Ces 520.000F sont pour acheter le silence du gardien. La représentante du ministère public s’est appuyée sur l’article 626 du nouveau code de procédure pénal en demandant au Tribunal de reconnaître coupable le chauffeur de vol et l’agent de sécurité coupable de recel de vol puis de les condamner à 5 ans de prison ferme plus une amende de 1 million de FCFA.
La plaidoirie des avocats de la défense…
Pour maitre Balogoun Alain, avocat du chauffeur, le dossier est "émaillé d’irrégularités". Il demande au Tribunal d’acquitter les accusés simplement. Maitre Elie Vlavonou Kponou, l’avocat de l’agent de sécurité ira dans le meme sens. Il a fait remarquer qu’il n’est pas possible d’asseoir une condamnation sur des déclarations. Il note l’absence de constat par les services compétents sur les lieux de l’infraction. "Aucun élément d'enquête, il y a une lacune grave dans ce dossier. Je demande l’annulation de la procédure et l’acquittement des accusés"; a plaidé Me Elie Vlavonou Kponou. Pour lui, l'affaire est "un montage qui ne passe pas". La présumée victime, pense l'avocat, a réussi à se servir des organes de justice pour parvenir à ses fins.
Non coupables
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