Les mères, nouveau-nés, enfants, jeunes et adolescents doivent être en bonne santé et bénéficier en plus des soins de qualité. C’est une préoccupation du Fonds Français Muskoka (Ffm), de plusieurs gouvernements d’Afrique de l’Ouest et du Centre et des organisations internationales. Une conférence de haut niveau s’est tenue, mercredi 17 avril 2024, à Cotonou pour réfléchir sur les enjeux et défis liés au renforcement de la couverture santé universelle dans la région. 

 

La séance a pour objectif de réaliser une analyse des enjeux et des défis spécifiques de la santé maternelle, néonatale, infantile, des adolescents et la nutrition dans la région. Elle est également dédiée à soutenir des discussions sur les moyens de combler les lacunes financières et de renforcer la coordination des programmes de santé afin de réduire les taux de mortalité.

 

Les travaux ont porté sur quatre sessions pour décortiquer le thème : « Enjeux et défis pour atteindre la couverture de santé universelle pour toutes les mères, les nouveau-nés, les jeunes et les adolescent.e.s par le renforcement de la résilience des systèmes de santé ». Les échanges ont permis de relever la nécessité d’accroître la mobilisation du financement pour soutenir les résultats obtenus.

 

Les résultats de l’espoir

 

Christophe Guilhou, directeur des affaires globales du ministère français des affaires étrangères, note de l’espoir quant à la réduction des taux de mortalité des mères, des nouveau-nés, des jeunes et des adolescents. Les résultats dans la région ouest-africaine et du centre donnent l’espoir avec une baisse des taux de mortalité grâce au soutien du Fonds français Muskoka, a-t-il précisé.

 

Selon les données présentées par le diplomate français, la mortalité maternelle a été réduite de 23% au niveau régional. La mortalité des enfants de moins de 5 ans a été réduite de 26 %. Dans certains pays bénéficiaires du fonds Muskoka, la mortalité infantile a été réduite de 25 % grâce à la mise en place du bracelet électronique des nouveau-nés.

 

Quant au taux d’accouchement assisté par un personnel qualifié, il a augmenté de 24 %. Chez les nourrissons, les résultats ont été beaucoup mieux satisfaisants. « Les unités de soin mère kangourou ont permis de sauver 99 % des nourrissons prématurés », a-t-il déclaré, ajoutant que ces progrès sont le « fruit d’un travail acharné et de dévouement envers la santé des mères et des enfants dans la région »

 

« Grâce au soutien du FFM, les indicateurs clés de santé des pays bénéficiaires ont connu une amélioration. Cependant, une accélération est nécessaire pour ne pas manquer les objectifs de développement durable de 2030 », a souligné Christophe Guilhou.

 

Ces résultats obtenus, entre 2010 et 2019, peuvent être améliorés, estime le diplomate français. Ceci, grâce à un engagement politique substantiel des gouvernements et des partenaires internationaux pour appuyer la construction de systèmes de santé résilients et travailler ensemble pour l’atteinte des Objectif du développement durable (Odd).

 

Crises sécuritaires et mobilisation financière

 

Le Fonds français Muskoka est soutenu par quatre organes des Nations Unies dans sa mise en œuvre: l’Oms, l’Onu Femmes, l’Unfpa et l’Unicef. Mireille Kamitatu, directrice régionale adjointe Onu Femmes a également notifié les progrès réalisés mais selon elle tout n’est pas parfait. « Il est constaté des reculs dans les droits qui entravent l'épanouissement des femmes et des adolescentes, ainsi que leur bien-être », a-t-elle souligné.

 

Or pour Fabrizia Falcione, directrice régionale adjointe de l'Unfpa en Afrique de l'Ouest et du Centre, les femmes sont au cœur du développement et l’avenir du monde dépend de leur bien-être. « Les femmes sont les piliers de leurs communautés. Investir dans leur santé, c'est investir dans la prospérité de tous », a-t-elle fait remarquer. Elle a appelé les partenaires internationaux à investir dans la santé maternelle.

Autour du ministre béninois de la santé, Benjamin Hounkpatin de noter que les efforts dans la mise en place d’un système de santé performant ont été affectés par les crises sécuritaires. « A mi-parcours du Ffm, les systèmes de santé sont confrontés à des défis de financement et à des crises sécuritaires, accentuant la marginalisation de certaines catégories de personnes », a relevé le ministre.

Le ministre de la santé a invité les partenaires à rester engagés malgré les défis nouveaux pour l’atteinte des Odd. « Nous devons réfléchir et innover pour développer un système sanitaire inclusif accessible à tous afin d’être au rendez-vous en 2030 », a rappelé Benjamin Hounkpatin. Le professeur a insisté qu’il urge de « mettre l’accent sur la prévention et la prise en charge précoce grâce au développement des plateformes communautaires ».

 

Les efforts des autorités béninoises

 

Selon le ministre de la santé, le Bénin et son chef d’État sont conscients de la nécessité de la couverture santé universelle au vu des investissements réalisés dans le secteur. En huit (8) ans, le gouvernement a doté le personnel de la santé de 3000 agents avec des formations à la clé et des efforts dans l’amélioration des infrastructures sanitaires. La mise en œuvre du projet Assurance pour le renforcement du capital humain (Arch) en est une preuve, a assuré le ministre.

 

« La couverture sanitaire universelle pour toutes les mères, les nouveau-nés, les enfants et les adolescents est un objectif ambitieux mais essentiel pour assurer un avenir meilleur et équitable à nos populations et nous en sommes tous conscients »,  a-t-il soutenu.  Pour Benjamin Hounkpatin, la couverture sanitaire universelle est impérative. « La santé est un droit humain fondamental et la couverture de la santé universelle est le moyen le plus puissant pour l’offrir sans discrimination », a-t-il conclu.

 

Quid du Fonds Français Muskoka

 

Créé en 2010, le Fonds Français Muskoka (Ffm) œuvre depuis 2011 à l’amélioration de la santé et du bien-être des femmes, des nouveau-nés, des enfants, des adolescents et des adolescentes par le renforcement des systèmes de santé, incluant le système de santé communautaire.

 

Cette initiative répond à l’engagement de la France lors du sommet du G8 de Muskoka, au Canada, à renforcer sa contribution en faveur de la santé sexuelle, reproductive, maternelle, néonatale, infantile et des adolescents, et de l’autonomisation des femmes dans les pays suivants: Bénin, Côte d’Ivoire, Guinée, Sénégal, Tchad et Togo.

 

Près de 173 millions d’euros ont été investis pour la santé des femmes, des mères et des enfants depuis 2011 dans ces pays. Le Ffm agit en mobilisant les avantages comparatifs et en coordonnant les expertises complémentaires de quatre agences des Nations unies (Oms, Onu Femmes, Unfpa et Unicef). Ensemble, elles travaillent à la réalisation des Objectifs pour le développement durable (Odd) en matière de santé, d’égalité de genre et d’autonomisation des femmes.

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