En plus de recouvrer la santé, lorsque les patients se rende dans un hôpital, ils ont besoin d'être en sécurité. Les responsables du Centre hospitalier universitaire Hubert Koutoukou Maga (CNHU-HKM) de Cotonou en sont conscients et le prennnent à coeur. C'est pourquoi, ils ont organisé un atelier pour renforcer les capacités des acteurs de santé sur la sécurité des patients. Pendant cinq jours, les professionnels de santé du CNHU ont été outillés par l'Autorité de régulation du secteur de la santé sur les éléments qui permettent de garantir la sécurité des patients.

Dans les détails, la formation a consisté à transmettre aux membres des organes du CNHU-HKM, le contenu du dispositif pour la sécurité des patients mise en place par l'Autorité de régulation du secteur de la santé (ARS) et dont le déploiement a été lancé le jeudi 28 mars 2024. Car comme l'a reconnu au cours de la formation, professeur Dieudonné Gnonlonfoun, directeur général du CNHU-HKM, pour une bonne et efficace prise en charge des patients, « nous n'avons pas d'autres choix que de nous engager dans la qualité et la sécurité des soins ». Ce renforcement de capacités vise donc à sonner le glas des préjudices évitables causés aux patients du CNHU-HKM de Cotonou. Grâce à la formation, les acteurs de cet établissement sanitaire vont davantage utiliser les meilleures pratiques pour donner aux populations des soins dans des conditions de sécurité. 

Pour docteur Lucien Dossou Gbété, président de l'ARS, les participants de cet hôpital ont fait preuve d'un engagement à nul autre pareil. Il nourrit des espoirs pour un changement de paradigme au sein du plus grand hôpital de Cotonou. « Pendant tous ces 5 jours , nous nous sommes rendu compte d'un engagement au plus haut niveau de la gouvernance de cet hôpital, mais aussi au niveau de tous les membres de ses organes qui font que nous pouvons être rassurés que le premier pilier de ce dispositif pour la sécurité des patients, qui est que la sécurité des patients constitue la priorité de cet établissement, est largement assuré », a déclaré le président de l'ARS.

« Il reste à cet établissement à travailler pour la mise en œuvre à la fois des dispositions politique et organisationnelle qui vont se faire progressivement et d'ici la fin de l'année, nous aurons le bonheur de constater que le CNHU a changé complètement de paradigme et qui va être un établissement qu'on va courir pour aller y chercher des soins », a-t-il ajouté. Pas d'inquiétude à avoir pour le reste du travail à abattre, selon le directeur général du CNHU-HKM, Dieudonné Gnonlonfoun. L'hôpital de référence s'est fixé comme objectif de remplir 100% des critères essentiels à l'évaluation de l'Autorité de régulation du secteur de la santé (ARS) qui se fera en décembre 2024.

En dépit des rumeurs animées çà et là sur le CNHU, le président de l'Autorité de régulation de la santé a déclaré qu'aucun établissement de santé au Bénin n'a encore effectué le parcours du CNHU en termes de sécurité des patients. « Si nous avons fait ce parcours, c'est bien entendu pour que les soins soient relativement sécurisés. Mais le but essentiel, c'est qu'à la fin les soins soient sûrs et de qualité. Et ce dispositif de sécurité des patients élaboré par l'ARS nous permet d'atteindre cet objectif », a répondu le directeur du CNHU-HKM.

Côté participants, la formation a été à la hauteur des attentes. Aurore Hounto, professeur de parasitologie Mitologie en service au CNHU est l'une des participantes à cet atelier, elle dit en être sortie ragaillardie. « Au cours de cette formation, nous avons eu beaucoup d'informations. C'est vrai que nous étions dans la démarche qualité, mais ici, c'est une autre dimension qui s'intéresse à la sécurité des patients et qui prend en compte tout l'hôpital, une réorganisation de tous les services de l'hôpital », a-t-elle expliqué. Après cette formation, assure-t-elle, « nous sommes plus aguerris pour assurer la sécurité des patients », s'est-elle réjouie. Selon la spécialiste, l'atelier a permis de connaître davantage les dispositifs pour évaluer. « (Nous savons désormais) comment nous allons être évalués, comment nous serons notés, comment notre performance pourra nous propulser au-devant de la scène sanitaire », a-t-elle expliqué.

De son côté, Darius Guézo Médecin spécialiste en ortho-rino laryngologie (ORL) dit être aujourd'hui capable de relever de grands défis sur l'inquiétude de la population à l'issue de cette formation. Parce que, justifie-t-il, « pour le commun des mortels, en venant au CNHU, il faut avoir une connaissance ». Or, relève-t-il, l'on n'a paas besoin d'avoir un contact au CNHU avant de s'y faire soigner. « Nous voulons passer un coup d'éponge réel sur cette conception qui grandit sans cesse dans la tête des usagers du CNHU en particulier et de la population béninoise en général », a-t-il exprimé. L'atelier s'est soldé par la remise symbolique des attestations de formation aux participants.