Affiche du SIMA 2025 à Cotonou
Cotonou accueille la deuxième édition du Salon des industries musicales d’Afrique francophone (SIMA). Du 10 au 15 novembre, la capitale économique du Bénin accueille cet grand événement avec l’ambition de franchir un cap dans le financement des musiques africaines.
« L’Afrique francophone regorge de talents. Sans financements adaptés, ces talents peinent à s’exporter et à créer de la valeur durable », a souligné Mamby Diomandé, fondateur et commissaire général du SIMA.
A Cotonou, les organisateurs entendent montrer au monde que les industries culturelles et créatives (ICC) peuvent être un levier économique et diplomatique pour le continent.
Placée sous le thème « Du potentiel aux preuves », l’édition 2025 ambitionne de rassembler plus de 7 000 participants, parmi lesquels artistes, producteurs, startups, investisseurs et institutions. Un espace de dialogue est prévu avec la présence annoncée de délégations gouvernementales venues du Sénégal, de Madagascar, de la Côte d’Ivoire, du Gabon et d’autres pays.
Un déficit structurel de financement à corriger
La musique africaine francophone reste confrontée à un déficit structurel de financement malgré son potentiel artistique considérable.
Les investissements privés dans la région représentent à peine 0,1 % du PIB, contre près de 1 % dans les économies développées. Les banques, prudentes, se tiennent à distance, tandis que les autres sources de financement hésitent à s’engager auprès d’un secteur dominé par de petites structures indépendantes, souvent sans garanties classiques et évoluant dans un environnement où la monétisation numérique demeure fragile.
L’International Federation of the Phonographic Industry (IFPI) rapporte que les revenus musicaux en Afrique subsaharienne ont franchi pour la première fois le seuil des 100 millions de dollars en 2024. Un chiffre symbolique mais marginal au regard des 29,6 milliards générés dans le monde.
Cette disparité illustre le défi auquel font face les artistes et entrepreneurs culturels du continent pour accéder à des capitaux adaptés. C’est précisément ce fossé que le SIMA ambitionne de combler.
Cotonou, un choix stratégique
Depuis plusieurs années, le Bénin multiplie les initiatives pour se positionner comme hub des industries culturelles et créatives. « Le SIMA illustre parfaitement la vision du Bénin : faire du tourisme et de la culture des leviers stratégiques de développement », affirme Sindé Chekete, directeur général de Bénin Tourisme.
Pendant six jours, le salon alternera résidence artistique, panels stratégiques et célébration musicale. Les 10, 11 et 12 novembre, une résidence immersive ouvrira l’événement. Les 13 et 14, le salon professionnel sera marqué par des conférences de haut niveau sur le financement, la propriété intellectuelle, la data ou encore l’export. Enfin, le 15 novembre 2025, un grand concert réunira le public autour des talents francophones.
Au-delà de la musique, le SIMA veut ouvrir une réflexion sur le rôle des banques de développement et l’intégration africaine, en faisant de la culture un vecteur de coopération et de cohésion régionale.
Avec le SIMA, Cotonou veut donc s’imposer comme une plateforme incontournable de rencontre et d’échanges entre professionnels de la musique et bailleurs de fonds, contribuant ainsi à réduire le déficit de financement du secteur et à consolider un écosystème culturel plus robuste.
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