Un enseignant de l’Université d’Abomey-Calavi (UAC) a-t-il quitté son cours en raison du slogan « Atassa » hurlé par un étudiant ? Dans une vidéo publiée le mercredi 5 novembre 2025 sur le compte TikTok Prince Polyvalent, on peut observer le sociologue Auguste Takpè rassembler ses affaires avant de quitter un amphithéâtre.

« À cause de attassa, le prof est rentré à l’UAC », peut-on lire sur la séquence devenue virale sur les réseaux sociaux. On pouvait également entendre dans la vidéo une voix féminine dire tout en riant « Ils ont dit Atassa. Sortez! Ceux qui ont dit Atassa, sortez!. Anhan, le monsieur part hein! Vous ne voulez pas sortir ? », entend-on réclamer une voix.

L’un des responsables d’amphi  a tenté sans succès, de faire changer d’avis l’enseignant.

Contacté par Banouto pour mieux comprendre ce qui s’est passé, l’enseignant d’université a confirmé qu’il a bel et bien arrêté les cours, mercredi 5 novembre 2025, en troisième année de sociologie-anthropologie à l’amphithéâtre Alassane Ouattara 1 de l’Université d’Abomey-Calavi (UAC).

Il a indiqué s’être fâché et est sorti de l’amphithéâtre suite à une succession de faits et non pour avoir entendu un étudiant dit Atassa. De ses explications, on en déduit que le premier fait fâcheux est que les étudiants n’ont pas été en mesure de lui dire ce qu’ils ont retenu du cours précédent.

« D’abord, au début du cours, je leur ai demandé ce qu’ils ont retenu du cours précédent. Après 2 à 3 minutes sans réponse, une fille s’est levée et a brièvement rappelé le contenu du cours », a-t-il indiqué.

« J’ai demandé qui peut compléter ce que la fille a dit et personne n’a levé le doigt. Là, je leur ai dit, c’est grave, ce que vous faites là, ce n’est pas bon », a rapporté l’enseignant. Il leur a ensuite demandé d’ouvrir les cahiers pour lire ce qu’ils ont écrit, mais aucun étudiant ne s’est proposé pour la lecture, selon l’enseignant.

La goutte d’eau qui a fait déborder le vase est le refus de dénoncer un étudiant que l’enseignant a voulu punir. « Je leur ai demandé si personne n’est en mesure de lire ce qui est écrit dans le cahier pour qu’on puisse poursuivre le cours. Et dans une rangée, ils m’ont répondu "non" », fait savoir l’enseignant. Il rapporte avoir réclamer que l'étudiant ayant répondu par la négation se lève, mais il ne s’est pas exécuté. Il dit avoir alors demandé que l’intéressé soit dénoncé, silence radio.

« J’ai dit que s’il en est ainsi, que toute la rangée sorte de l’amphi afin que je continue le cours avec les autres. Mais ils ont voulu faire la pagaille avec moi », regrette Dr Auguste Takpè. « Et comme ils ne sont pas sortis », poursuit-il, « moi j’ai pris mes affaires pour leur laisser l’amphi ».

Pour l’enseignant-chercheur, il est inconcevable que des étudiants, de surcroît en troisième année, se comportent de la sorte. D’un ton mêlé entre colère et lassitude, le sociologue a aussi déploré la polémique alimentée par l’auteur de la vidéo qu’il accuse de déformer les faits.

Interrogé sur la possibilité de reprendre ses cours avec ces étudiants, l’enseignant-chercheur apprend que cela ne se fera pas dans l’immédiat, affirmant ne plus « se sentir en sécurité » en leur présence.