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Bénin : Yayi s’oppose à la révision de la constitution pour 4 raisons

Bénin : Yayi s’oppose à la révision de la constitution pour 4 raisons

En appui à la position de son parti, le Président des Démocrates se prononce contre le projet de révision de la constitution portée par le député Assan Séibou visant à retoucher le calendrier des élections générales.

En appui à la position de son parti, le Président des Démocrates se prononce contre le projet de révision de la constitution portée par le député Assan Séibou visant à retoucher le calendrier des élections générales.

Boni Yayi, ancien président du Bénin

Boni Yayi, ancien président du Bénin

Pas question de réviser à nouveau la constitution avant la fin du second mandat de Patrice Talon. Boni Yayi se veut catégorique à ce sujet. L’ex-Président de la République et chef du parti d’opposition Les Démocrates s’est prononcé, mercredi 31 janvier 2024. 

 

« A 2 ans de la fin de son mandat, et alors que rien ne presse, pourquoi le Président Talon entreprend t-il de réviser une seconde fois la constitution du 11 décembre 1990 ? », a interrogé, suspicieux, Boni Yayi dès l’entame de son opinion publiée sur sa page Facebook.

 

En même temps qu’il veut, clame-t-il, « éclairer les élus de tout bord, ensuite de sensibiliser les dirigeants de l’opposition », l’ex-Président de la République et farouche opposant affirme qu’il veut « aider à faire échec à l’initiative en cours ».

 

Les raisons d’un « NON » de Yayi


C’est un « NON » expliqué que Boni Yayi oppose à la révision de la constitution dont la proposition portée par le député Assan Séidou est déjà affectée à la commission des lois de l’Assemblée nationale. 

 

La première raison, est selon Boni Yayi, qu’il n’y a aucune obligation à procéder à la révision de la constitution dans l’état actuel des choses au Bénin.  « Il n’y a aucun péril à maintenir en l’état la constitution du 11 décembre 1990. Aucun problème, aucune difficulté ne se poserait. », défend l’ex-Président.

 

 

De deux, souligne-t-il "le dysfonctionnement" soulevé pour justifier le projet de révision en cours n’émane pas de l’opposition.  

 

 

« A la date du dépôt de cette proposition de loi de révision, aucun diagnostic n’a conduit à constater le problème et en conséquence, à proposer une modification de la constitution. Car personne, en dehors du pouvoir actuel, ne voit en quoi organiser les élections législatives et municipales avant les élections présidentielles en 2026 poserait problème à notre pays. » 

 

 

A ce sujet martèle Yayi, « d'ailleurs, l'opposition n’avait jamais identifié un problème, un dysfonctionnement, une faille qui nécessiterait une révision de la constitution deux ans avant la fin définitive du mandat du Président Talon. L'opposition n’avait pas non plus envisagé une révision pour inverser l'ordre des élections et retoucher l'article 42 de la constitution. »

 

Une autre raison que le leader des Démocrates évoque, est que cette révision défendue par les soutiens du pouvoir « n’est ni technique, ni nécessaire mais risquée ». Pour cause, à son entendement, répète Boni Yayi, « elle ne vient régler aucun dysfonctionnement, aucune malformation normative dont la non-résolution créerait des difficultés au processus électoral. Cette révision n'est pas technique et il serait illusoire de se perdre en conjecture ou de chercher à discuter de son aspect raisonnable ou technique ».  

 

 

Pour lui, il y aurait des ambitions cachées du Président Talon en fin de mandat. « C'est un projet politique qui vise à atteindre les objectifs du Président Talon pour 2026. C’est un projet stratégique qui vise à prendre de court le peuple béninois, à dribler l’opposition et à régler des comptes aux dissidents de la mouvance présidentielle. Cette révision, c’est le projet personnel du Président Talon. Ce n’est pas celui du peuple béninois ni de l’opposition. », pense Yayi.

 

 

 

A l’en croire, « cette révision est un piège potentiel dans lequel il convient de ne pas tomber pour ne pas replonger le Bénin dans l’incertitude et la crise. Le projet introduit par la mouvance présidentielle est un attrape-nigaud, une boîte de Pandore d’où pourraient s’échapper plusieurs malheurs. »
C’est donc bien clair, Boni Yayi est vent debout pour faire échec à une nouvelle révision de la Constitution avant la fin du règne de Patrice Talon.

 

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