Tribunal de première instance de deuxième classe d'Abomey-Calavi
Des poursuites judiciaires contre l’ancien ministre Paulin Akponna. Débarqué du gouvernement béninois, jeudi 26 juin 2025, par le chef de l’Etat, Patrice Talon, le désormais ex-ministre de l’Energie, de l’Eau et des Mines doit faire face à des ennuis judiciaires.
Paulin Akponna est cité à comparaître devant la justice. Il est notamment attendu devant tribunal de première instance de deuxième classe d’Abomey-Calavi le 16 juillet 2025 à 8h30 minutes. La convocation du ministre le plus éphémère du gouvernement de Patrice Talon par la justice fait suite à une procédure engagée à son encontre.
Plainte de l'ex-ministre Séidou Adambi
La procédure contre Paulin Akponna a été engagée à la requête de Samou Séidou Adambi, son prédécesseur dans le fauteuil de ministre de l’Energie, de l’Eau et des Mines. Elle est consécutive aux propos tenus le 21 juin 2025 par Paulin Akponna, lors d’une sortie politique à Parakou.
A l’occasion de cette sortie politique, Paulin Akponna, alors ministre de l’Energie, de l’Eau et des Mines, a laissé entendre que des dizaines de milliards FCFA destinés à la fourniture de l’énergie électrique et de l’eau dans la cité des Kobourous ont été siphonnés.
Dans ses propos, Paulin Akponna a notamment pointé du doigt des « siphonneurs du budget national ». Il a particulièrement mis en cause « des fils de cette localité (Parakou, ndlr) qui ont été mis devant la gouvernance en matière d’eau et d’électricité… des aventuriers politiques avec des ambitions démesurées, incapables d’honorer leurs petits mandats .»
L’ancien ministre Samou Séidou Adambi s’est senti visé par les propos de son successeur Paulin Akponna. Il estime que les propos de Paulin Akponna portent « atteinte à sa réputation », et tendent à le présenter comme « un corrompu et un détourneur des fonds publics ».
« Délit de diffamation »
La citation directe à comparaître lui a été portée par voie d’huissier, vendredi 27 juin 2025. Selon cette citation directe, Samou Séidou Adambi accuse Akponna d’« allégations dépourvues de tout fondement ».
Dans sa plainte, Samou Seidou Adambi assure que les « allégations et imputations sont inexactes, grossières et mensongères ». Il juge que les propos de l’ex-ministre Akponna visent « incontestablement » à le « détruire et à le présenter comme un corrompu et détourner des fonds publics ».
Par ses propos, l’ancien ministre Akponna s’est rendu coupable du délit de diffamation, pense Samou Séidou Adambi. Le délit de diffamation est prévu et puni par les articles 268 et 270 de la loi n°2015-07 du 20 mars 2015 portant Code de l’information et de la communication en République du Bénin.
L’ancien ministre Séidou Adambi souhaite que le tribunal réprime cette « infraction » qu’aurait commise son successeur à travers ses propos tenus à Parakou.
Réparation réclamée
L’ancien ministre Samou Séidou Adambi souligne dans sa plainte que « les imputations fausses, calomnieuses et méprisantes » lui ont causé d’énormes préjudices. De ce fait, Samou Séidou Adambi a décidé de se constituer partie civile au procès à venir.
Il souhaite entendre le tribunal prononcer la condamnation de Paulin Akponna à réparer le préjudice qu’il a subi du fait des allégations.
Samou Séidou Adambi voudrait également que le tribunal dise et juge que la décision qu’elle rendra fera l’objet d’une publication par les mêmes canaux que la publication incriminée, sous astreinte comminatoire de FCFA 100 000 par jour de résistance.
Akponna présente ses excuses à Adambi, au chef de l’Etat et au gouvernement
Dans un communiqué parvenu à Banouto le 28 juin 2025, Paulin Akponna, ex-ministre de l’Énergie, de l’Eau et des Mines du Bénin, présente publiquement ses excuses à son prédécesseur Samou Adambi, au président Patrice Talon, au gouvernement et à son parti, le Bloc Républicain.
Il revient sur le contexte de ses propos tenus le 21 juin 2025 lors d’une sortie politique dans le nord du pays, où il évoquait un "siphonage du budget national" de plusieurs dizaines de milliards de francs CFA, laissant entendre une mauvaise gestion antérieure du ministère.
Face aux réactions suscitées, Paulin Akponna reconnaît la gravité de ses propos, admet qu’ils n’étaient pas fondés sur des preuves concrètes et qualifie ses déclarations de "faute politique gravissime". Il se dit profondément peiné par les malentendus générés, regrettant une communication maladroite qui a pu entacher l’image de l’action gouvernementale. L’ancien ministre affirme en tirer les leçons, soulignant la nécessité de mesurer la portée de chaque parole en politique.
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