Colonel Dieudonné Djimon Tévoédjrè, commandant de la Garde républicaine
Des compléments d’informations sur l’attaque de la résidence du chef de l’État à Cotonou pendant la tentative de coup d'Etat. Invité sur RFI mercredi 10 décembre 2025, le Colonel Dieudonné Djimon Tévoédjrè, chef de la Garde républicaine du Bénin, est revenu sur le coup d'État déjoué de la nuit du samedi 6 au dimanche 7 décembre 2025 au Bénin. Ses déclarations complètent le récit donné par le gouvernement lors du conseil des ministres extraordinaire du lundi 8 décembre 2025.
Il indique que les mutins ont attaqué le domicile du chef de l’État « à 5 h et quelques ». La Garde républicaine, qui assure la sécurité du président, était déjà en position. Selon lui, cette anticipation a été possible grâce à deux alertes reçues plus tôt dans la nuit.
Le Colonel Dieudonné Djimon Tévoédjrè explique qu’à 2 h 10, il reçoit un appel du général de corps d’armée Bertin Bada, directeur du cabinet militaire du président de la République. Le général Bada l’informe qu’il est attaqué chez lui par des hommes « cagoulés ».
Quelques instants plus tard, un second appel a confirmé la gravité de la situation. Le général Abou Issa, chef d’état-major de l’armée de terre, l’informe à son tour que sa propre résidence est prise pour cible. « Alors, j'ai compris immédiatement que ce n'était pas un acte isolé ou de délinquants, mais que ça pourrait être une tentative d'atteinte à la sûreté d'État », a-t-il indiqué.
Le commandant de la Garde républicaine affirme avoir immédiatement déclenché l’alerte au sein de son unité et s’être rendu lui-même au domicile du chef de l'État « pour pouvoir éventuellement défendre la patrie ».
Le Colonel Dieudonné Djimon Tévoédjrè et ses hommes de main ont alors accueilli à chaud les mutins à leur arrivée. « La horde d'assaillants a attaqué le domicile et nous avons organisé la riposte, et ils ont été surpris de la riposte et de la détermination de mes hommes. C'est cela qui les a mis en déroute », a-t-il indiqué.
Il précise que les mutins ont d’abord utilisé leurs « engins blindés », avant de tenter de progresser à pied par les ruelles menant au domicile. Ces accès étaient « bien tenus », ce qui a contribué à les repousser. Les affrontements qui ont été « très violents » devant la résidence du chef de l’État ont duré environ 45 minutes, rapporte le Colonel témoin oculaire.
Le chef de la Garde républicaine dit avoir été impressionné par un fait. Généralement, dans ces cas, l’armée cherche à isoler le plus loin possible le chef de l’État. « Malgré mon insistance à lui demander d'aller s'asseoir », indique le Colonel Dieudonné Tévoédjrè, Patrice Talon, en sa qualité de chef suprême des armées, a tenu à suivre les opérations.
À ce stade, le nombre de victimes du côté des mutins reste inconnu. « Je ne peux pas savoir combien de morts il y a eu de l'autre côté. De notre côté, nous avons eu un mort et un blessé », a déclaré le commandant de la Garde républicaine.
0 commentaire
0 commentaire