Alphonse Dansou Gazozo, chef traditionnel du Bénin

On en sait un peu plus sur les mécanismes qu’emploient les cybercriminels pour faire des chefs prêtres de cultes traditionnels leurs alliés dans l’escroquerie en ligne. A la faveur d’une déclaration de presse lundi 03 avril à Abomey-Calavi, les responsables d’associations et syndicats des cultes endogènes ont révélés comment leurs compairs se retrouvent dans la mésaventure de la cybercriminalité.

Dans leur déclaration conjointe, les leaders de la Fédération Nationale des Femmes Attachées à la Culture et Tradition du Bénin, du Syndicat Panafricain des Médecins Intellectuels Traditionnels et Assimilés Section du Bénin (SyPaMITraA-Bénin ) et de la Communauté Nationale de Culte Vodou au Bénin ( CNCVB-Racine ) ont partagé les résultats de leur enquête avec la presse.

« Nos enquêtes ont aussi permis de faire le constat de quelques techniques utilisées par les arnaqueurs pour mettre certains Hounnons ou Bokonons en confiance pour que ceux - ci adhèrent à leurs sales besognes. » a déclaré, le révérend Alphonse Dansou Gazozo. Selon le chef traditionnel  « force est de constater qu'il y a une complicité active entre certains chefs Traditionnels et les cybercriminels; d'autre part, certains parents servent de couverture et encouragent leurs enfants  cybercriminels. »

Dans leurs manœuvres, apprend-il, « les cybercriminels achètent des portables et proposent l'ouverture d'un compte Facebook ou WhatsApp aux Bokonons ou aux Hounnons sous le prétexte de leur faire de la publicité. Or, en réalité, les cybercriminels utilisent les attributs des Hounnons pour dépouiller leurs proies de leurs fortunes tant en argent  qu'en matériel. ».

A l’abordage, informe Alphonse Dansou Gazozo, des cybercriminels « disent aux bokonons ou aux hounnons qu'ils sont des commerçants ou entrepreneurs. » Une fois le hounnon ou bokonon emballé et escroqué,  le cybercriminel « change ses numéros et disparaît dans la nature ».

Victimes collatérales de la cybercriminalité, les chefs traditionnels béninois se déclarent engagés dans la lutte contre le phénomène.

« Nous demandons humblement au Président de la République,  d'instruire son Ministres de la culture, de l'intérieur, du numérique et de la santé... à aider notre collectif l'organisation des séances de sensibilisation à l'endroit de toutes les chaînes de la chefferies traditionnelles à savoir : Les membres des associations des Hounnons et des Bokonons des commune de notre pays en vue de l'éradication complète et définitive de ce fléau national qui fait honte à notre pays. Nous voulons rassurer le chef de l'État, du renouvellement de notre engagement indéfectible à toujours l'accompagner dans la lutte contre les cybercriminels. », ont-ils fait savoir.