Disparition d'une militante agroécologiste et panafricaine au Bénin. Ngoumou Edima Jah Evejah, plus connue sous l'appellation de Mère Jah, est passée de vie à trépas. Mère Jah, apprend-on, a quitté ce monde pour l’au-delà au petit matin du vendredi 26 avril 2024.

Les circonstances du décès de la Mère ne sont pas encore connues. Selon les informations de Banouto, l’inhumation de Ngoumou Edima Jah Evejah aura lieu ce vendredi 26 avril 2024.

Une vie pour la nature...

La Mère Jah est une grande militante agroécologiste. Elle a consacré une bonne partie de sa vie à défendre la nature. Installée avec sa famille sur un domaine offert par l’Etat béninois dans la forêt classée de Ahozon, dans la commune de Ouidah, la Mère Jah s'est faite durant sa vie une réputation de défenseure de la nature. 

La Mère Jah a fondé avec le Père Jah, le Centre d’expérimentation, de valorisation de l’agroécologie, des sciences et techniques endogènes (CEVASTE). A travers le CEVASTE présidée par la Mère Jah, la famille Jah promeut une vie respectueuse de la nature.

Avec le CEVASTE, la Mère Jah s'est engagée à "restaurer,  préserver et restaurer" nos terres. Par le biais de diverses initiatives, la Mère Jah sensibilise les agriculteurs pour un retour aux pratiques culturales endogènes sans pesticides et engrais chimiques. Le CEVASTE prône une agriculture biologique. « L'agroécologie est au cœur de notre démarche promouvant des pratiques agricoles respectueuses de l'environnement. La valorisation des pratiques agricoles endogènes est un autre pilier de notre action, reconnaissant la sagesse et l'innovation des connaissances traditionnelles », avait-t-elle souligné. 

En vue d’inculquer aux jeunes générations, les techniques paysannes de production agricole respectueuses de l’environnement, la famille Jah a créé l’Ecolojah, une école primaire sociale et humanitaire qui accueille orphelins ou enfants issus de familles démunies.

Dans cette école qui accueillent des apprenants du niveau du CI au CM2, les enfants reçoivent les enseignants inscrits au programme national mais pas que. Dans le jardin scolaire pédagogique de l'école Ecolojah, les apprenants sont initiés à l’agroécologie. Les enfants sont aussi formés à l’artisanat, notamment à la fabrication d’objets d’ordre utilitaire avec des matériaux naturels, calebasses, argile et poterie (pots, passoires, bols, cafetières, théières), cordes, sacs, nattes, stores, toiles de coco.

...et pour l'Afrique

Originaire de la Guadeloupe, la Mère Jah et sa famille sont revenues s'installer sur le continent africain. « En arrivant en Afrique, notre mission était claire : servir le Bénin et contribuer à un avenir durable pour notre continent », a expliqué la Mère Jah de son vivant sur le site du CEVASTE. 

Dans la perspective de transmettre la fibre panafricaniste aux enfants, l'Ecolojah enseigne l'histoire panafricaine à ses apprenants. Les enfants reçoivent des enseignements sur l'histoire du premier ministre de la République Démocratique du Congo, Patrice Lumumba, du Capitaine Thomas Sankara, de MalcolmX, de l’ex-président sud-africain Nelson Mandela.

L’histoire de  Xhi Menen I,  Saraouina, reine africaine, de Kwame N’Krumah, homme d’État indépendantiste et panafricaniste qui dirigea le Ghana indépendant, Marie Rose dite Toto, figure majeure de la révolte guadeloupéenne de 1802, Rosa Parks, figure emblématique de la lutte contre la ségrégation raciale aux États-Unis est également enseignée. « L'éducation sur la panafricanité est essentielle pour bâtir un continent uni et prospère. », avait-elle soutenu.