Un jeune homme en prison, accusé d'avoir abusé de la confiance de jeunes dames. Le mis en cause a comparu, mardi 29 octobre 2024, devant le juge correctionnel de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET). Il est poursuivi par le parquet spécial pour le chef d'accusation d'« escroquerie par le biais d’un système informatique ».

Selon l’accusation présentée par la Cour spéciale, le jeune homme séduit ses victimes avec de fausse commande de voiture. Le jeune homme, à en croire l'accusation, passe de fausse commande de voiture dans un showroom au nom de sa victime. Il renseigne le showroom sur l’identité de sa conquête. Et la société prend le soin d’informer, avec effet-surprise, l’heureuse du cadeau.

Le jeune aurait réussi ainsi à séduire trois jeunes femmes parmi lesquelles une célèbre tiktokeuse béninoise. Présentes à l'audience devant la CRIET, deux des trois victimes présumées ont relaté ce qui leur est arrivé. 

Une 4x4 de 11 millions, des difficultés à payer le loyer

La première victime présumée à déposer à la barre est la célèbre tiktokeuse béninoise. Devant les juges, elle a expliqué avoir été contactée via l'un de ses comptes sur les réseaux sociaux. Le jeune homme l'aurait, lors de ce contact, félicitée pour son travail pour devenir meilleure.

Après ce premier contact, le prévenu et la célèbre tiktokeuse ont continué par échanger. Un jour, le "jeune charmeur" l'informe de ce qu'il lui a acheté un véhicule 4x4 neuf d’une valeur 11 millions de FCFA en guise de cadeau d’anniversaire. Devant le juge, la jeune tiktokeuse a expliqué que le showroom l’a contactée pour lui annoncer la surprise. « J’étais très contente », a-t-elle déclaré à la barre.

Elle a expliqué que quelques jours après l’annonce de la surprise, "son ami flatteur" lui apprend qu'il fait face à des difficultés. Le prévenu lui aurait fait cas de difficultés à payer son loyer en raison de problème avec son compte bancaire. La célèbre tiktokeuse confie avoir fait la proposition à son généreux donateur de venir habiter chez elle le temps du règlement de sa situation avec sa banque.

Le jeune homme amenage chez la célèbre tiktokeuse. En quelques jours, ce qui semblait être le début d'une belle histoire change et tourne presque au cauchemar. « Il a commencé par créer des disputes à n’en point finir jusqu’à annuler l’achat de la voiture », a fait savoir la victime. Avant le début des discordes, affirme la victime, le jeune homme a réussi à lui prendre la somme de 500 000 FCFA en guise de prêt. 

Ce serait la même stratégie qui aurait été utilisée avec la deuxième victime présumée. Le prévenu, a confié la victime présumée, a fait une commande d’un véhicule d’une valeur de 18 millions FCFA. Outre le véhicule, le prévenu se serait fait ami avec la mère de la victime présumée et passait régulièrement la voir à sa boutique.

Chèque à blanc

Se présentant comme une femme très prudente, la deuxième plaignante ne s'est pas laissée facilement emballée par l'annonce d'une commande d'un véhicule neuf en son nom. « Parce qu’il m’a annoncé l’achat d’une voiture dont je ne sais pour quelle raison, il veut que je sois attentionné envers lui », s'est-elle questionnée à la barre. 

Et quand il l'a sollicitée pour un prêt de 150 000 FCFA, elle affirme avoir été très reservée. Un richissime homme d'affaires qui « connaît les autorités du Bénin » et qui, subitement, se retrouve à avoir  un problème de...150 000 FCFA. Elle dit avoir consenti à lui faire un prêt de 30 000 FCFA sur insistance de sa mère qui lui a fait remarquer qu'elle devait montrer un minimum de gentillesse avec celui qui lui a offert un véhicule. 

Comme la célèbre tiktokeuse, la deuxième plaignante n'a pas non plus eu de véhicule au finish. Dans sa déposition, elle a expliqué qu’après avoir remis ses papiers au concessionnaire pour les formalités, elle n'a plus eu de suite.  Elle dit avoir découvert le pot-aux-roses quand elle a décidé de prendre des nouvelles auprès du concessionnaire. 

« Quand j’ai appelé la société pour savoir où elle en était pour les papiers c’est en ce moment que j'ai eu la confirmation de tous mes soupçons. On m’a dit que la commande était fausse. Et que c’était un chèque à blanc que le client a délivré. La société aussi est tombée dans le piège avant de s’en rendre compte », a relaté la victime à la barre.

Après la déposition des deux dames, la Cour souhaite écouter la troisième plaignante. En raison de l'absence de cette dernière à l'audience, le juge a prononcé un renvoi du dossier au 28 novembre 2024. Ceci, pour permettre la comparution de la troisième victime présumée.

Le prévenu a plaidé non coupable des faits qui lui sont reprochés. Lors de la prochaine audience, il pourra certainement avoir l'occasion de donner sa version.