Dans les tribunes de Rabat, Marrakech, Tanger ou Fès, l’Afrique du football a retrouvé ce mélange familier de ferveur populaire et de pression immédiate, où l’histoire pèse dès le premier match.
Le Maroc ouvre le bal avec autorité
Pour le match d’ouverture, le Maroc, champion d’Afrique 1976, a assumé son statut face aux Comores (2-0). À Rabat, les Lions de l’Atlas ont lancé leur tournoi dans une ambiance électrique. Brahim Diaz a rapidement montré la voie avant qu’Ayoub El Kaabi ne signe le geste de la soirée avec un retourné acrobatique spectaculaire.
Maîtrise territoriale nette, possession proche des 80 % dès la demi-heure de jeu, pressing constant : le Maroc a installé son jeu, malgré un manque relatif d’occasions franches. Les Cœlacanthes, regroupés bas, ont résisté autant que possible, multipliant les duels et les fautes pour freiner l’animation offensive marocaine. Suffisant pour limiter l’addition, insuffisant pour empêcher un départ idéal des hôtes.
La Zambie accrochée
À Casablanca, la surprise est venue du duel entre le Mali et la Zambie. Attendus pour rester au contact du Maroc, les Aigles ont vu la victoire leur échapper dans le temps additionnel (1-1). Dominateurs en première période, les Maliens ont manqué l’occasion de prendre le large lorsque le penalty d’El Bilal Touré, accordé après recours à la VAR, a été repoussé par Willard Mwanza. Plus timide avant la pause, la Zambie a affiché un visage plus entreprenant en seconde période. À la 92ᵉ minute, Patson Daka a surgi de la tête pour égaliser et arracher un point précieux, récompensant la ténacité des Chipolopolo Boys.
Afrique du Sud et Égypte, leaders sans marge
Dans le groupe B, l’Afrique du Sud, vainqueur de l'édition de 1996, a réussi une entrée convaincante face à l’Angola (2-1) à Marrakech. Oswin Appollis a ouvert le score avant l’égalisation de Show. Alors que le nul se dessinait, Lyle Foster a fait basculer la rencontre d’une frappe enroulée magistrale à l’entrée de la surface, offrant aux Bafana Bafana un succès capital dans la course à la première place.
À égalité de points, l’Égypte a également assuré l’essentiel contre le Zimbabwe (2-1), au terme d’un match chargé en émotions. Menés au score, les Pharaons ont dû accélérer après la pause. Mohamed Salah, discret mais décisif, a libéré les siens dans le temps additionnel. Longtemps dominateurs mais stériles, les septuples champions d’Afrique avancent sans éclat, mais avec les trois points.
Groupe D : la logique respectée
À Rabat, la République démocratique du Congo (1968, 1974) a pris le dessus sur le Bénin dans un match disputé. Théo Bongonda a profité d’une erreur défensive pour donner l’avantage aux Léopards en première période. Solides ensuite, les Congolais ont résisté aux tentatives béninoises.
À Tanger, le Sénégal (2021) n’a laissé aucune chance au Botswana (3-0). Nicolas Jackson a marqué à chaque mi-temps, Chérif Ndiaye a scellé le score. Malgré plusieurs occasions manquées, les Lions de la Teranga ont imposé leur rythme et leur puissance, s’offrant un duel attendu contre la RD Congo pour la tête du groupe.
Groupe C : le métier des habitués
À Fès, le Nigeria (1980, 1994, 2013) a lancé sa CAN par une victoire disputée face à la Tanzanie. Semi Ajayi a ouvert le score, avant l’égalisation rapide des Tanzaniens au retour des vestiaires. Ademola Lookman a redonné l’avantage aux Super Eagles, qui ont ensuite géré grâce à leur expérience.
Victor Osimhen, dont un but a été refusé pour hors-jeu, a quitté la pelouse frustré, tandis qu’Ibrahim Hamad manquait la dernière occasion de la Tanzanie. Finaliste malheureux de la précédente édition, le Nigeria a su faire parler son vécu.
Toujours à Rabat, la Tunisie a frappé fort contre l’Ouganda (3-1). Ellyes Skhiri a ouvert le score très tôt, Anis Achouri a inscrit un doublé. Les Aigles de Carthage ont contrôlé la rencontre de bout en bout, concédant seulement un but en fin de match. Une victoire inaugurale attendue depuis douze ans, avant un choc décisif contre le Nigeria.
L’Algérie déroule après la pause
Dans le groupe E, l’Algérie (1990, 2019) a parfaitement lancé sa compétition face au Soudan, vainqueur en en 1970 (3-0). Sérieux mais parfois laborieux en première période, les Fennecs ont accéléré en seconde mi-temps, profitant de la supériorité numérique. Riyad Mahrez a signé un doublé, Ibrahim Maza a parachevé le succès. L’Algérie prend la tête de la poule devant le Burkina Faso.
La Côte d’Ivoire assure l’essentiel
Championne d’Afrique en titre, la Côte d’Ivoire a remporté un succès minimaliste mais précieux contre le Mozambique (1-0) à Marrakech. Longtemps brouillons, les Éléphants ont trouvé l’ouverture dès la reprise. Sur un centre de Guéla Doué, Franck Kessié a remis de la tête pour Amad Diallo, auteur d’une frappe sans contrôle. Dominateurs ensuite, les Ivoiriens ont multiplié les situations dangereuses sans réussir à doubler la mise, butant sur la défense et le gardien mozambicains.
Un Cameroun discipliné
À Agadir, le Cameroun (1984, 1988, 2000, 2002, 2017), rajeuni et annoncé fragile, a dominé le Gabon (1-0). Dans un système en 3-5-2, les Lions indomptables ont affiché une discipline tactique rigoureuse, neutralisant les offensives adverses. Une entrée en lice maîtrisée pour une équipe en reconstruction, avant un rendez-vous relevé face à la Côte d’Ivoire.
À l’issue de cette première salve, les anciens champions d’Afrique ont majoritairement tenu leur rang, validant leur statut dès l’ouverture dans une CAN 2025 qui s’annonce dense, exigeante et immédiatement sélective.
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