Le trio Folly Lochu et Oyee sur scène à Le Centre

Les spectateurs heureux après la présentation du projet « Omije ». Encore appelé « Larme » en langue Yoruba, le projet né de la rencontre entre la performeuse et vocaliste française Violaine Lochu, le chanteur et percussionniste béninois Romain Folly et le bassiste nigérian Oluwatosin Oyee a été présenté, samedi 30 juillet 2022 à l'espace Le Centre sis à Godomey.
A partir de la figure de la pleureuse, présente en Afrique occidentale, les trois artistes ont fait entrer en résonance leurs cultures musicales respectives pour explorer la notion de la lamentation. Ces musiciens ont offert au public des chants funéraires yoruba, mina et fon avec des sonorités bruitistes, minimalistes et rock.

L’improvisation et l’expérimentation se sont invitées au sein d’un projet immersif et singulier. « Ce groupe a présenté une performance assez intéressante. C’est la première fois que je vois que la bouche peut faire ces gens de sons », a confié Dame Fandohan tout souriante à la fin du spectacle.

Elle regrette ne pas pouvoir discuter avec les artistes pour entrer dans leur univers. Christelle Nougbodé qui a suivi le spectacle dit être « transpercée ». « J’ai ressenti la performance du trio Folly, Lochu et Oyée jusqu’au fond de moi. A un moment donné, je me sentais en synchronisation avec les performeurs avec des palpitations. J’ai beaucoup aimé », a-t-elle laissé entendre.

En quittant Le Centre, le jeune homme Brice, lui aussi, séduit par la prestation des artistes témoigne avoir pris des vidéos et des images qu’il partagera avec ses amis sur les réseaux sociaux. « C'était génial ! », lance pour sa part, Gloria, jeune fille en classe de CE1. 

En dehors de « Omije », deux autres projets ont été présentés au public, samedi 30 juillet 2022 à Le Centre. Le premier est une pièce solo du danseur Doegamou Atrokpo, intitulée « Hwendo tché » qui signifie « Mon patrimoine ». A travers ce projet, l'artiste met un accent particulier sur la valorisation de la culture béninoise par les danses traditionnelles en dansant autrement sur des titres traditionnels.

Le danseur Doegamou Atrokpo sur scène à Le Centre

Le second est dernier spectacle de la soirée a été consacré à la performance de Romain Folly dans sa pièce solo « Koko » a exploré les interdits, mythes et secrets liés au rythme « Ekplé ». Ce rythme togolais d’origine ghanéenne est composé de deux percussions dont « koko » et « ablewavi ». Il se joue une fois l’an au cours de la grande cérémonie culturelle et cultuelle « Kpessosso » qui signifie prise de la pierre sacrée.

« On se rend compte qu’on a beaucoup de talents au Bénin qui sont dans la création, dans l’innovation. C’est assez impressionnant. Si on m’avait dit qu’il y avait des danseurs contemporains ainsi au Bénin, je n’y croirais pas. Je viens d’assister à une création de danses contemporaines sur nos chants. C’est assez original », a déclaré Dame Fandohan au sujet de ces deux dernières prestations.