Vue partielle des responsables syndicaux au meeting contre la cherté de la vie
Grande mobilisation des travailleurs au Bénin. A l’initiative de la Confédération des syndicats autonomes du Bénin (CSA-Bénin) et de cinq (05) autres organisations syndicales, les travailleurs ont effectué en grand nombre le déplacement de la Bourse du travail à Cotonou. Les travailleurs béninois ont décidé d’organiser ce « géant » meeting pour dire non à la cherté de la vie. Sur les pancartes et banderoles qu’ils tenaient, on peut lire : « non à l’inflation, non à l’augmentation des taxes, non à la cherté des produits ».
« La vie chère est le motif principal de notre présence ce jour », a expliqué Anselme Amoussou, secrétaire général de la CSA-Bénin lors du meeting. Selon Anselme Amoussou, secrétaire général de la CSA-Bénin, la vie n’a jamais été aussi chère au Bénin. « La mesure de petits poissons au marché est passée en deux ans à 15 000 francs CFA. L’huile importée est passée de 500F/L à 1200F sur la même période. Le gari continue de nous narguer aujourd’hui à 300 F après avoir atteint 500F en 2021. Les motos à quatre temps qu’on pouvait acheter à 400 mille sont passées à plus de 500 mille sans aucune raison valable », a détaillé le premier responsable de la CSA-Bénin.
Le syndicaliste apprend que la pauvreté a également progressé ces dernières années. A en croire Anselme Amoussou qui cite des chiffres de la Banque mondiale, le taux de pauvreté est, depuis 2020, au-delà de 45% alors qu’il était moins il y a six ans. Une situation qui, fait savoir Anselme Amoussou, est venue aggraver des situations déjà difficiles vécues par un grand nombre.
''Cri de cœur des citoyens qui ont mal''
Les travailleurs mobilisés contre la cherté de la vie ce vendredi 18 février 2022 à Cotonou
Dans de nombreuses sociétés, les travailleurs souffrent, selon les syndicalistes. « Ce rassemblement que les six organisations faîtières organisent doit être perçu comme le cri de cœur des citoyens qui ont mal, qui sont mal dans leur pouvoir d’achat qui n’en est plus un, qui sont mal dans leur statut de parents devenus incapables d’assumer le minimum à la maison, qui sont mal dans leur dignité d’époux », a confié Anselme Amoussou.
Le meeting de protestation est après l’adoption par le parlement et la promulgation par le président de la République d’un nouveau code général des impôts. Cette loi n’agrée pas les travailleurs. « On va jusqu’à imposer l’éducation » dénoncent les travailleurs qui soulignent qu’ailleurs, c’est l’Etat qui apporte une subvention aux écoles privées. Selon les responsables syndicaux, la mobilisation, « c’est également l’expression de notre colère et de notre mécontentement face au code général des impôts, face à la diminution de nos salaires, face au non-paiement des arriérés de salaire, face au refus de réunir la session de négociation pour trouver les solutions réalistes au mal être individuel et collectif ».
A la veille du nouvel an 2022, le président de la République a annoncé une revalorisation des salaires des travailleurs. La revalorisation a indiqué le gouvernement interviendra cette année 2022. Les travailleurs estiment qu’après l’annonce, le gouvernement n’a fait aucune proposition sur la question. Le rassemblement, ont fait savoir les syndicalistes, « est aussi un message d’ouverture des représentants des travailleurs qui sont prêts pour écouter enfin les propositions du gouvernement après l’annonce surmédiatisée de revalorisation des salaires au mois de décembre 2021 ». « On ne prend pas son temps quand on se retrouve en face d’urgences sociales, quand on se retrouve en face de citoyens qui survivent par miracle tous les mois », a laissé entendre Anselme Amoussou.
Les effets des mesures d’atténuation attendus
Face à la hausse du prix de certains produits, notamment agricoles, le gouvernement béninois a pris, début février, deux mesures. La première concerne l’instauration d’une redevance à l’exportation sur certains produits. La deuxième : l’interdiction de la sortie des intrants agricoles hors du territoire national. « Est-ce que sur le terrain, nous ressentons les effets d’atténuation ? », a interrogé le secrétaire général de l’Union nationale des syndicats des travailleurs du Bénin (UNSTB), Appolinaire Afféwé. « Non », ont répondu les travailleurs.
Les travailleurs pensent que le gouvernement doit vite ouvrir la table de négociation afin que des solutions soient trouvées à la cherté de la vie et à la question de la revalorisation des salaires. La mobilisation de ce vendredi 18 février est l’une des fortes depuis l’avènement du régime du président Patrice Talon. Les syndicalistes entendent maintenir la mobilisation jusqu’à ce que des solutions concrètes soient trouvées à la situation.
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