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Racisme anti-Noirs en Tunisie : des agressions d’étudiants ivoiriens, gabonais après les déclarations de Kaïs Saïd

Racisme anti-Noirs en Tunisie : des agressions d’étudiants ivoiriens, gabonais après les déclarations de Kaïs Saïd

Depuis les déclarations du président tunisien, Kaïs Saïed accusant les Noirs africains d’envahir son pays, les agressions de migrants d’Afrique subsaharienne se multiplient en Tunisie et plusieurs associations appellent à la vigilance des Subsahariens dans le pays.

Depuis les déclarations du président tunisien, Kaïs Saïed accusant les Noirs africains d’envahir son pays, les agressions de migrants d’Afrique subsaharienne se multiplient en Tunisie et plusieurs associations appellent à la vigilance des Subsahariens dans le pays.

ivoiriens-tunisie-racisme-anti-noirs-kais-saiedDes Ivoiriens vivant en Tunisie devant l'ambassade de leur pays (Ph : Stéphanie Pouessel)

Des Noirs devenus la bête à abattre en Tunisie. Depuis les déclarations du Président Kaïs Saïed à l’occasion d’un conseil national de sécurité au palais de Carthage, mardi 21 février, les migrants d’Afrique noirs vivant en Tunisie subissent un harcèlement et des agressions selon les dénonciations reprises dans les médias locaux comme internationaux.

Selon le controversé Président tunisien, « il existe un arrangement criminel préparé depuis le début du siècle pour changer la composition démographique de la Tunisie et qu'il y a des partis qui ont reçu une grosse somme d'argent après 2011 pour le déversement d’immigrants illégaux d'Afrique Sud-Saharienne en Tunisie ».

Aux lendemains de ce conseil de sécurité nationale consacré aux « mesures urgentes qui doivent être prises », de nombreux immigrés d’Afrique noire font face à une montée des agressions de tous genres. « Trente-trois migrants subsahariens ont été placés en garde à vue à Kasserine, au centre-ouest du pays, pour entrée illégale sur le territoire et 69 ont été arrêtés dans le week-end pour le même motif, selon la garde nationale tunisienne. », rapporte RFI.

Les arrestations et agressions ciblent également des étudiants régulièrement présents dans le pays dans le cadre de leurs études. Une crainte s’est d’ailleurs installée chez ceux-ci.

Dans un communiqué diffusé le 26 février, l’association des Etudiants et Stagiaires Africains en Tunisie a dénoncé l’agression d’étudiants noirs. Dimanche 26 février, informe le communiqué, « il y a eu l'agression à leur sortie de leur foyer universitaire à Ibn Khaldoum, de 4 étudiantes Ivoiriennes boursières de coopération tunisio-ivoirienne inscrites à l'Université d'El Manar et celle d'une étudiante Gabonaise de l'Université Centrale devant son domicile au Jardin d'El Menzah I, le samedi 25 février. ». L’organisation appelle les étudiants et étudiantes d’Afrique noire à « la prudence et à ne pas sortir cette semaine encore ».

Sur Twitter, l’anthropologiste Stéphanie Pouessel apprend que d’autres Ivoiriens cambriolés et chassés de chez eux sont obligés de dormir à la belle étoile le ventre vide. « Appel d’urgence à la société civile en #tunisie : J’ai trouvé ces Ivoiriens qui dorment devant leur ambassade depuis 2 nuits, n’ont ni à manger ni à boire. Ont été cambriolés et virés de chez eux. Ils ont répondu à l’appel de leur ambassade pour être rapatriés. », a-t-elle dénoncé estimant que c’est une « Honte absolue ».