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Bénin : Vano Baby supplie Patrice Talon pour la réduction des peines de jeunes cybercriminels

Bénin : Vano Baby supplie Patrice Talon pour la réduction des peines de jeunes cybercriminels

Affecté par la récurrence et la sévérité des peines infligées aux jeunes cybercriminels au Bénin, la vedette béninoise de musique urbaine Vano Baby supplie le Président Patrice Talon pour un allègement des condamnations prononcées à la CRIET.

Affecté par la récurrence et la sévérité des peines infligées aux jeunes cybercriminels au Bénin, la vedette béninoise de musique urbaine Vano Baby supplie le Président Patrice Talon pour un allègement des condamnations prononcées à la CRIET.

vano-baby-patrice-talon-cybercriminels-beninVano Baby

Il a du mal à dormir. La situation le préoccupe. Vano Baby affecté par les condamnations en série de jeunes cybercriminels au Bénin. L’artiste doublement élu meilleur chanteur du classement Bénin Top 10 (2021/2022) a décidé de plaider la cause des jeunes qui se retrouvent en prison pour de nombreuses années en raison de leurs actes de cybercriminalité.

C’est dans un direct Facebook de 25 minutes fait de supplication à l’endroit du Président Patrice Talon que l’artiste s’est penché sur l’épineux problème au Bénin, où les arrestations de jeunes cybercriminels sont quasi-quotidiennes.

« Président ! Un père, c’est un père. Quoi que tu dises, tu as raison. – avant de faire cette vidéo, j’ai beaucoup réfléchi-. Je vais parler de ce qui arrive. Je sais que beaucoup de collègues ont envie de parler de ça mais, ils manquent de courage. Moi, aussi, j’ai hésité à plusieurs reprises. Mon staff m’a dit "jamais ! Ne te mêle pas de ça." Mais, je ne peux avoir le repos apaisé sans avoir parlé, parce que la force d’un pays, c’est sa jeunesse. », a-t-il commencé.

Le chanteur, torse nue, s’exprimant en langue nationale fon, veut toucher la sensibilité du Président Patrice Talon pour une meilleure approche dans la répression de la cybercriminalité.

« Nous reconnaissons que tous ces jeunes ont violé la loi. C’est ton pays, tu as fixé des limites, des interdits. Tu as raison. C’est vrai que tu souhaites que la jeunesse se reconvertisse, que chacun s’engage dans un secteur et travaille, mais en même temps, il n’y a pas d’emploi, c’est difficile », admet Vano Baby.

L’artiste parti de rien et qui s’est fait un nom dans le ghetto cotonois attire l’attention du Chef de l’Etat sur la précarité des familles béninoises devant compter sur leurs fils. «  Président, je ne sais de quelle famille tu es né, je ne sais si tu as hérité d’une fortune de ton père ou bien si c’est toi-même qui construit ta fortune mais, ici au Bénin, la plupart des familles ne sont pas nanties. », souligne-t-il.

Vano Baby et le risque

S’aventurant sur un terrain glissant avec ce sujet, Vano Baby assure au Président Talon qu’il n’a point l’intention de commettre un crime de lèse-majesté. « Je sais que ce que je dis peut me créer des ennuis mais, je vais peser mes mots pour éviter de commettre un crime de lèse-majesté. Je ne saurai vous piétiner. S’il advenait que je vous piétine, je viendrai vous nettoyer les pied. S’il faut que je me mette à genoux, je le ferai parce que, face à tout ce qui se passe, tu as raison. »

Porte-voix des familles affectées, l’artiste de musique urbaine béninoise souligne le poids d’un jeune qui réussit au milieu des siens. « Ton combat contre la cybercriminalité chez les jeunes, c’est un bon combat. Mais, la majorité des familles aujourd’hui est pauvre. Et Mr le Président, vous-même vous savez que chaque jeune qui perce dans une famille se retrouve avec toutes les charges à supporter. Lorsqu’une personne réussit dans une famille, c’est à lui que reviennent toutes les charges. Je me connais, je sais de quelle famille je viens et quelles sont les charges que j’aies. Je sais que beaucoup de collègues souhaitent en parler mais, ils manquent de hardiesse. Moi aussi, j’ai perdu la hardiesse à plusieurs reprises et je me relance. »

Le drame des lourdes peines

Vano Baby ne souhaite pas la dépénalisation de la cybercriminalité. Pour lui, il faut que l’Etat songe à processus de reconversion qui va avec une peine moins sévère que ce qui se prononce régulièrement dans les dossiers de cybercriminalité devant la CRIET.

« Chaque jeune (cybercriminel, ndlr) qui est condamné, c’est normal. Quand on arrête quelqu’un c’est pour le punir et lui montrer que le chemin qu’il suit n’est pas bien. C’est interdit par la loi. », reconnaît-il. L’artiste estime que condamner un jeune à 10 ans de prison, c’est ruiner sa vie et toute une famille avec.

« Pour un jeune qui a 20 ans et est condamné aujourd’hui pour cette activité à la CRIET à une peine de 10 ans, même avec sursis, il fera au moins 07 ans de prison.  A sa sortie de prison, il aura 27 ans. Quelqu’un qui sort de prison à 27 ans ne peut plus apprendre un métier. Il ne peut plus se faire former. », déplore le rappeur.  « Cela veut dire que d’ici 10 ans, ce sont nos enfants qui récolteront les pots cassés. Quelqu’un qui est envoyé en prison sans savoir rien faire de ses dix doigts, après 07 ou 10 ans, quel métier peut-il encore apprendre ? Par finir, il deviendra un bandit armé. Et s’il devient un bandit armé, c’est que nos jeunes enfants n’auront plus la paix. », craint-il.

« Il ne faut pas tuer celui qu’on veut redresser. Il faut le punir pour qu’il ne reprenne plus. Celui qui sort de prison à 27 ans, quel travail fera-t-il à sa sortie ? Il ne fera plus aucun travail. Il ne sera plus apte à faire quelque travail que ce soit.

Estimant qu’on peut revoir la copie des peines infligées aux jeunes cybercriminels, Vano Baby implore la clémence du Chef de l’Etat.  « Mr le Président, je te supplie, je peux me prosterner. Me prosterner pour vous, c’est me prosterner pour mon père. Me prosterner pour vous, c’est me prosterner pour la bonne cause.  Certains peuvent croire que c’est pour le buzz mais, loin de là, je n’arrive plus à dormir parce que c’est bizarre. », a-t-il lancé dans une supplication anaphorique.

A son avis, des peines allégées de 02 à 03 ans suffiraient à corriger les jeunes qui s’égarent dans la cybercriminalité. « Il faut condamner celui qui enfreint la loi, c’est normal. 2 à 3 ans, ça va. (…). Mr le Président ! je vous le demande. S’il faut punir quelqu’un, 02 à 03 ans, suffisent. Et puis il faut au bout de la peine un système de reconversion qui permette à l’individu de se repentir. »

1 commentaire

1 commentaire

Euloge Sostène
il y a 2 ans
Ridicul (lire RIS—DU—CU... J'espère que c est bien compris)
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