L'humoriste Pacheco défie les dieux de la technique à son spectacle

« J’ai beaucoup aimé. ça me plaît de revivre l’expérience ». Ruth vient de sortir  du spectacle « Premier Quinquennat ». Ce spectacle est créé par le web-humoriste et créateur béninois de vidéos, Pacheco pour célébrer ses 5 ans de carrière. Le one-man-show a mobilisé des dizaines de spectateurs, samedi 7 mai 2022, dans l’amphi Idriss Déby Itno de l’Université d’Abomey-Calavi. 

Habillé en chemise manche longue, l’humoriste Kromozom est le premier a donné le ton de la soirée avec ses mésaventures dans les taxi-bus. Il cède le podium à Virgule, Hermano Premier et Chehoma Sossa. Tour à tour, ces jeunes humoristes ont égayé le public à travers des blagues. L’audience émerveillée applaudit par moment. Près d’une heure de spectacle avant la première pause. 

Un peu plus de 22 heures, Pacheco est appelé sur scène. Sous les ovations et les regards admiratifs, l’humoriste fait son entrée. L'enthousiasme a gagné la salle. Enfin ! Le moment tant attendu est arrivé, "Monsieur gros français" est là. Pacheco debout au milieu des jeux de lumière sur scène, balaie du regard le public acquis à sa cause.

D’un geste rapide, il dépose ses lunettes sur un siège à côté et revient sur ses pas. Le public, impatient d'entendre les premiers mots de l’artiste quand subitement les lumières s'éteignent. C'est une coupure d’électricité. Les dieux de la lumière et de la technique viennent de lâcher Pacheco. Les vas-et-viens se multiplient du côté de la régie et de l’autre côté des rideaux. L'humoriste, lui, se retire de la scène. Près d’une vingtaine de minutes s'écoule sans le retour de l’énergie électrique. Le groupe électrogène prévu pour la circonstance ne parvient pas à alimenter la salle. Obsédé à l’idée de faire rire ses fans, Monsieur gros français fait son come-back sur scène. Cette fois-ci sans lumière et micro, mais avec un public désormais rangé au plus près du podium. 

« Vous savez, j’ai eu les signes, mais j’ai mal interprété ça. Je n’ai pas été au village avant le spectacle. Ce matin c’est mon oncle qui m'a écrit. Il dit : "je sais que tu es un homme fort et courageux. Tu vas traverser des moments tristes. Ces moments ne dureront pas mais tu vas rester dedans longtemps" », a amusé l’artiste faisant allusion aux pannes techniques. Le public a ovationné.

Et, c’est parti pour près d’une heure de performance de "Monsieur gros français". Sans lumières et abandonné par la régie pendant de long moment, l’humoriste dans son art, a fait voyager, sans stress, son public à travers ses textes réalisés pendant ses 5 ans de carrière. Le public, parfois essoufflé à cause des éclats de rires, applaudissait longuement l'artiste. 

Des spectateurs émerveillés 

Des spectateurs heureux 

Plusieurs spectateurs du « Premier Quinquennat » ont quitté la salle avec de la bonne humeur. Parmi eux, Achilia A., jeune archiviste en fin de formation. « Je suis satisfaite de l’évènement. Ce que j’ai vu ce soir, c’était du jamais vu. Il a vraiment donné le meilleur de lui-même. Si c’est à le noter, je lui donnerai 8 sur 10. J’aimerais la prochaine fois le voir en Europe pour montrer que le Bénin a des talents », a-t-elle confié toute souriante. 

Gérard D, lui dit avoir aimé le spectacle parce que « malgré que les lumières soient éteintes, il a su garder le moral et impressionné la salle ». Il a constaté que « tout le monde était content. C’était pas comme s’il y avait des pannes techniques ». Tout comme Achilia et Gérard, Irédée Bamidélé, ingénieure culturelle et touristique était heureuse d’avoir fait le déplacement pour suivre le spectacle de Pacheco.  Elle estime qu’il y a de l’espoir pour l’humour béninois.

Si le public est satisfait du spectacle, Pacheco se réjouit du déroulement. « Tout ne s’est pas passé comme prévu parce qu’il y a eu quelques aléas, mais ces aléas n’ont pas empêché la tenue effective de l'événement. On l’a fait malgré les difficultés qu’on a rencontré sur le terrain ».