François Hollande, ancien président français et actuel député PS
Interrogé sur la proposition d’Édouard Philippe d’abréger le mandat d’Emmanuel Macron par une démission, l’ancien président de la République a opposé une fin de non-recevoir, lundi 13 octobre 2025, sur France 2 où il était l’invité du JT de 20 h.
« Ma conception des institutions, c'est qu'un président est élu pour le temps de son mandat », insiste-t-il.
Pour lui, la République ne se gère pas à coups de sondages ou d’humeur populaire. « Que le président de la République soit impopulaire, il n’est pas le premier, il ne sera pas le dernier », a-t-il souligné, rappelant implicitement ses propres années de difficultés politiques.
Hollande ne conteste pas les difficultés du moment, ni les fractures ouvertes au sommet de l’État. Mais il voit dans l’appel d’Édouard Philippe une dérive dangereuse pour la stabilité du régime. « Il n’est pas question de demander à un président de la République, au prétexte qu’il est impopulaire, de partir », tranche-t-il.
« Ce n'est pas le taux d'impopularité qui fait qu'on démissionne. Ce n'est pas ce que la Constitution de 1958 prévoit », martèle-t-il.
Le piège, fait-il remarquer, c’est que « si on commence aujourd’hui à demander la démission du président parce qu’il est impopulaire, on le demandera demain à d’autres ».
Si François Hollande reconnaît la gravité de la crise actuelle, il considère qu’une dissolution ou une élection anticipée « plongerait le pays dans une désorganisation totale ».
Dans sa lecture, une dissolution consécutive à la chute du gouvernement Lecornu 2 ne ferait qu’aggraver les tensions. « Pendant deux mois, le pays est suspendu. (...) Donc pas de budget », projette-t-il.
« Le budget serait renvoyé à l'année prochaine, avec toutes les conséquences fâcheuses pour les citoyens, pour leur vie courante et pour les collectivités locales, à la veille des élections municipales. Et pour quels résultats ? », s’interroge-t-il.
À ceux qui invoquent les sondages donnant Marine Le Pen largement en tête, il fait observer que « le plus probable, c’est qu’on retrouverait une assemblée assez peu différente de celle-là ».
C'est-à-dire que, explicite-t-il, on « se remettrait dans trois mois, quatre mois, après avoir désorganisé le pays, dans une situation comparable à celle d'aujourd'hui ». Il dit être contre la dissolution en raison de toutes ces conséquences énumérées et non par « peur de qui que ce soit ».
Le mardi 7 octobre 2025, l’ancien Premier ministre d’Emmanuel Macron, Édouard Philippe, a appelé sur RTL le président français à organiser une élection présidentielle anticipée après l’adoption du budget 2026, pour sortir le pays de la crise politique « d’une façon ordonnée et digne ».
Le lendemain, la motion de destitution d’Emmanuel Macron déposée par La France insoumise (LFI) a été jugée irrecevable par le bureau de l'Assemblée nationale.
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