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Spectacle « La Noyée » à Cotonou : une histoire de vie et de réflexion sur les différences

Spectacle « La Noyée » à Cotonou : une histoire de vie et de réflexion sur les différences

Le spectacle « La Noyée » a pris fin, samedi 5 octobre 2024 à l’Institut français de Cotonou (IFC) par des applaudissements nourris des centaines de personnes qui se sont réunies pour assister à la création de Bardol Migan.

Le spectacle « La Noyée » a pris fin, samedi 5 octobre 2024 à l’Institut français de Cotonou (IFC) par des applaudissements nourris des centaines de personnes qui se sont réunies pour assister à la création de Bardol Migan.

Spectacle « La Noyée » à l'Institut français à Cotonou

Spectacle « La Noyée » à l'Institut français à Cotonou

 

Quand ils venaient de se croiser sur internet, Seydou n'avait que 17 ans et demi et Iris, 16. Le jeune homme burkinabé tombe sous le charme de la jeune femme française, et vis versa. Les deux jeunes tourtereaux passent le clair de leur temps à s’envoyer des messages coquins, partager leurs quotidiens et leurs projets. Des années se sont écoulées. Iris décide de rejoindre son amour à l'autre bout du monde. Le voyage fut préparé minutieusement. 

 

À l’aéroport, Iris rencontre pour la première fois cet Africain qui fait battre son cœur. Malgré les préjugés de race ou de couleur, de pays ou de continent, de rang ou de classe sociale de leur entourage, Iris et Seydou filent le parfait amour jusqu'au moment où, la jeune femme reçoit la visite de Mika, un jeune de garçon de 12 ans passionné de la photographie. C'était le fils de Seydou. Malheureusement il le présentait à sa compagne comme son petit frère, entre-temps malade de paludisme et hospitalisé. 

 

Les conversations entre Iris et Mika lors de la visite lui permettent de se rendre à l’évidence. Seydou ne lui avait jamais révélé qu'il était le père de Mika. Pire encore, d'avoir pris le contrôle de la conversation entre son fils et elle quand celui-ci est tombé malade. C'était Mika, le vrai amour de Iris. Ce jeune de 12 ans qui voulait être photographe et pour qui l'adolescente française avait apporté un appareil. Iris se sent désormais trahie par son partenaire.

 

« AAAAAAH Menteur. MENTEUR. MENTEUR. MENTEUR. Tu t’es dit quoi ? Tu te baladais sur la toile tranquillement et tu es tombé sur mes mots. Et tu t’es dit quoi ? Tu t’es dit en voilà une qui veut de l’Afrique, on va lui en offrir, tu t’es dit ça ? Tu t’es dit cela, on va la magouiller fort fort. On va lui en foutre du soleil de carte postale, et un peu de misère par-dessous », crie-t-elle avec regret, le visage attristé devant Seydou. 

 

Perdu, le jeune burkinabé tente de calmer sa compagne. Seydou dit n'avoir jamais vécu avec la mère de Mika arguant que la grossesse était un accident de parcours. « Je te trouvais si belle, tout de suite si belle et ma langue a fait un détour voilà. Je me suis dit que tu ne comprendrais pas ou quelque chose comme ça. Ça me semblait trop compliqué comme approche », a-t-il soutenu. Les explications n’ont pas pu faire changer d’avis à Iris qui décide de rentrer au bercail.

 

 

Prôner la cohabitation humaine 

 

Cette histoire, mise en scène samedi 5 octobre 2024 à l’Institut français de Cotonou, est un extrait de la pièce de théâtre « La Noyée » de l’auteure Laetitia Ajanohun. Créé dans le cadre du dispositif d’aide à la création de l’Institut Français du Bénin par Bardol Migan, il expose une histoire qui commence de part et d’autre d’une rive Europe/Afrique et s'est poursuivie dans une traversée et pour finir en naufrage. Le metteur en scène et scénographe, Bardol Migan, affirme avoir décidé de porter le texte au plateau pour prôner la cohabitation humaine. « C’est toujours compliqué de vivre ensemble, les réflexions ne sont pas les mêmes donc ce n'est pas aussi facile pour ça. Quelque soit nos différences d'âge, de culture, de religion, de race nous devons trouver à un moment, trouver le juste milieu où nous allons vivre ensemble », a-t-il confié à Banouto. 

 

Déjantés et farfelus, les deux comédiens qui ont investi la scène de l'institut français ont usé de leurs corps, voix et un jeu d'acteurs presque parfait pour donner une palette d'émotions au public. Les spectateurs séduits ont applaudi longuement à la fin d’une heure 30 de scène non stop. « J’ai vraiment aimé. C'était vivant. Les acteurs ont tout donné », a témoigné Marlène. 

 

Outre le rire que ce spectacle a procuré, la jeune spectatrice estime qu'il faudra en tirer leçon  pour corriger la perception des hommes sur la femme et le traitement souvent infligé à l’étranger. 

 

Après cinq semaines de résidence, le spectacle, « La Noyée » a été joué le 03 octobre au Centre culturel Ouadada à Porto-Novo avant l’Institut français de Cotonou. 

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