Les officiels à l'ouverture du colloque
La construction de la cohésion sociale et du développement durable dans la région du Golfe de Guinée au cœur d’un colloque international à Cotonou. L’Agence béninoise de gestion intégrée des espaces frontaliers du Bénin (ABeGIEF) organise, en collaboration avec plusieurs autres structures, ce colloque qui réunit décideurs politiques, partenaires techniques et financiers, chercheurs, praticiens. Ce grand rendez-vous scientifique entre dans le cadre de la mise en œuvre du projet de Cohésion sociale des régions nord du Golfe de Guinée (COSO).
Au total, 250 participants venus de plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest échangent depuis mardi 21 octobre 2025, sur le thème « fragilités, conflits, violences et cohésion sociale en Afrique ».
L'objectif du colloque est d'interroger les chercheur(e)s, experts et praticiens du développement sur les connaissances que pourraient fournir leurs travaux de recherches et leurs expériences pratiques à la construction de la cohésion sociale et du développement durable dans la région.
Les attentes visées
De façon spécifique, le colloque réunit la communauté scientifique et de pratique nationale et régionale autour de la thématique de la cohésion sociale au Bénin. Il vise à évaluer la contribution des travaux de recherche et de développement récents ou en cours sur la cohésion sociale pour une meilleure compréhension du phénomène au profit du développement des communautés et de la région.
La rencontre se veut un espace d'échanges entre chercheurs et praticiens du développement sur des retours de terrain d'actions de renforcement de la cohésion sociale. Elle entend également offrir un cadre de réflexion sur les opportunités à saisir par les projets, les décideurs, la société civile et autres acteurs de développement. Cela, dans le but de faire des connaissances scientifiques de véritables outils de développement durable. Les travaux du colloque se déroulent en sessions plénières et en ateliers parallèles de travail selon 6 séquences majeures détaillées dans l'agenda du symposium.
Selon Adam Youssoufou, directeur général de l’ABeGIEF, le colloque s’inscrit dans « une dynamique de réflexion partagée, de production de connaissances et de valorisation des résultats scientifiques au service du développement durable et de la cohésion sociale ».
A l’en croire, cette rencontre traduit également la volonté de COSO de renforcer les synergies entre recherches, actions et gouvernance territoriale. Cela, afin de mieux comprendre et répondre aux défis complexes qui caractérisent nos zones vulnérables que sont les zones frontalières. Il a invité les participants à nouer les synergies, confronter les idées et ensemble construire des pistes concrètes en faveur d’une cohésion sociale durable.
Deux convictions de scientifiques
Le président du comité scientifique du colloque, Roch Mongbo a fait savoir que ce grand rendez-vous tient sa raison d’être dans la rencontre de deux convictions. D’un côté des acteurs du terrain de développement, des PTF et des autorités publiques en sont venus à la conviction que la vitesse de l’amplitude des changements actuels au sein des sociétés et à l’échelle du monde rendent obsolètes les cycles classiques de projet de développement. Pour ces acteurs, apprend le professeur, il est devenu évident qu’un projet aussi complexe, ambitieux que vital que celui de la cohésion sociale devrait adopter une stratégie de gestion des connaissances qui permet d’informer en temps réel la théorie de changement.
De l’autre, il y a des chercheurs des universités et centres de recherche dont la profession et la mission sociale sont de générer de la connaissance éprouvée. « Leur longue année et des décennies d’expérience les ont convaincus qu’aucune connaissance ne quitte jamais sa nature de simple information connaissance pour devenir réelle connaissance éprouvée que lorsqu’elle s’est incorporée dans l’action et subit l’épreuve des réalités », a-t-il relevé. Ces deux convictions ont suscité l’initiative qui a abouti à l’organisation du colloque, selon l’universitaire.
« La cohésion sociale ne se décrète pas »
Pour le professeur, l’expression de turbulence d’origine locale et globale ces dernières années au niveau des frontières des États de la région méritent également qu’on s’y attarde pour le développement des communautés. « Environnement changeants, dynamiques économiques et géopolitiques mondiales, compétition autour de ressources fragiles et enjeux de sécurité qui mettent à l’épreuve la cohésion sociale et la survie même des communautés » sont autant de préoccupations sur lesquelles le colloque devrait proposer des réponses.
Selon lui, le colloque se veut un « espace d’échanges rigoureux et constructifs capables de dégager des résultats concrets et des réponses adaptées aux défis de la région ». « Je suis convaincu que cette rencontre contribuera à rappeler que la cohésion sociale ne se décrète pas. Elle se construit jour après jour à partir des pratiques locales et de la reconnaissance mutuelle entre groupes sociaux et du dialogue nourri entre savoir académique, savoir endogène et expertise politique », a fait savoir Roch Mongbo.
Plusieurs axes thématiques à savoir gouvernance locale, changement climatique, intégration régionale, institutions, et la cohésion sociale ont été retenus pour faire l'objet d’échanges pendant les trois jours du colloque. Ces thématiques permettront de faire l’état des connaissances mobilisées à l’échelle nationale et régionale afin d'explorer des actions.
Une équipe pluridisciplinaire et multiculturelle a été mobilisée pour garantir une démarche solide. Les meilleures contributions des solutions seront intégrées dans un ouvrage collectif. Tout ceci dans le but d’entretenir le dialogue entre connaissance et actions du terrain. Le Haut commissaire à la sédentarisation, Adamou Mama Sambo a lancé les travaux de ce colloque qui sera clôturé ce jeudi 23 octobre 2025.
Le projet de Cohésion sociale des régions nord du Golfe de Guinée (COSO) vise à améliorer la collaboration régionale et renforcer la résilience socio-économique et climatique des communautés frontalières vulnérables dans les régions cibles du nord du Golfe de Guinée exposées à la fragilité, aux conflits et aux risques climatiques. Le projet intervient suivant l’approche du Développement conduit par les communautés (DCC) en vue d’améliorer l’accès aux services sociaux de base, le développement économique local, la promotion de l’inclusion et de la cohésion sociale.
Il se permet d’utiliser les moyens tels que la mobilisation, la consultation, la concertation, la participation, le dialogue et la redevalibilité. Le projet est financé par la Banque mondiale est mis en œuvre dans quatre pays de l’Afrique de l’ouest à savoir Le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Ghana et le Togo.
0 commentaire
0 commentaire