Général Tiani, le Président du Niger
Le Niger reste confronté à une pauvreté structurelle élevée, exacerbée par une utilisation irrationnelle des ressources financières et humaines. C’est l’avis de Issoufou Boubacar Kado Magagi, consultant indépendant en finances publiques et analyste socio-économique.
« Les ressources compétentes ne sont pas utilisées de manière rationnelle », souligne-t-il, avant de rappeler que le secteur informel occupe une place prépondérante dans le produit intérieur brut (PIB), ce qui complique le suivi des emplois et des recettes fiscales.
La fermeture des frontières, un facteur aggravant de l’inflation
Pour l’analyste, la fermeture des frontières avec le Bénin, principal point d’accès du Niger à la mer via le port de Cotonou, a eu des effets directs sur la hausse des prix et la contraction des richesses.
« La montée de l’inflation est entre autres due à la fermeture des frontières avec le Bénin (...) La fermeture du port de Cotonou a eu un impact sur l’inflation, sur le manque de richesses.», explique-t-il.
Cette situation met en difficulté les régies financières de l’État, notamment la Direction générale des impôts (DGI) et la douane, dont les sources de revenus se sont taries. « Pour que la douane impose, il faut que les marchandises viennent. Mais ça ne marche pas », déplore-t-il.
Privés d’accès au port de Cotonou, les opérateurs économiques nigériens tentent de passer par le port de Lomé, via le corridor du Burkina Faso, une alternative jugée longue, risquée et coûteuse.
« On brûle leurs véhicules, on les attaque. C’est long et c’est cher pour eux », rapporte M. Magagi, qui invite les autorités à écouter les doléances du secteur privé et à trouver une solution concertée à ce problème logistique majeur.
Nécessité de dialogue et de bonne gestion
Face à l’asphyxie économique, Issoufou Boubacar Kado Magagi plaide pour un dialogue franc et constructif avec les pays voisins, notamment le Bénin, afin de restaurer la fluidité commerciale.
« Le Niger n’a aucun débouché sur la mer. C’est un pays continental à 1 000 km de la côte. La fermeture des frontières avec les pays littoraux nuit aux activités économiques et à la production de la richesse. »
En parallèle, il appelle à rentabiliser les recettes issues des ressources naturelles dont l’uranium, l’or et le pétrole pour compenser la perte de revenus douaniers et stimuler le développement interne.
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DEMAKOS
il y a 11 heures