Kemi Seba
Kemi Seba pourrait perdre bientôt sa nationalité française. Le militant franco-béninois très controversé qui dénonce le néocolonialisme des puissances occidentales en Afrique fait objet d’une procédure de perte de la nationalité française. Dans un courrier en date du 9 février 2024, la direction générale des étrangers de France informe l’activiste de son projet.
Elle reproche à Kemi Seba, son ‘’comportement’’ et ses ‘’propos’’ qui révèlent une posture résolument ‘’anti-française, susceptible de porter gravement atteinte aux intérêts français et de nature à caractériser une déloyauté manifestée à l’égard de la France’’.
‘’Depuis le Bénin, vous êtes ainsi particulièrement actif sur les réseaux sociaux et sur les sites de partage de vidéos en ligne où, sous couvert de prises de position hostiles à la politique étrangère du pays, vous diffusez des messages particulièrement virulents, voire outranciers contre la France, ses représentants et ses forces militaires’’, notifie la direction des étrangers de France.
Elle accuse l’activiste d’inciter ‘’à la rébellion contre les autorités locales jugées proches des autorités françaises’’ et de porter ‘’régulièrement des accusations graves contre ces dernières’’. Autre reproche fait à Kemi Seba, l’organisation ou la participation à des manifestations et des conférences dans divers pays dont le Bénin, la Guinée, le Mali, le Niger, mais également en France, et notamment dans certains départements d'outre-mer à l’occasion de laquelle, il diffuse ‘’des messages hostiles à la France, critiquant la présence française en Afrique que vous qualifiez de néocolonialisme’’.
‘’L'ensemble des conditions propres à initier la procédure de perte de la nationalité française étant réunies, le gouvernement a décidé d'engager à votre endroit cette mesure (de perte de nationalité) sur le fondement des dispositions combinées de l'article 23-7 du Code civil et 59 du décret n°93-1362 du 30 décembre 1993 relatif aux déclarations de nationalité, aux décisions de naturalisation, de réintégration, de perte, de déchéance et de retrait de la nationalité française’’, lit-on dans le courrier.
La direction générale des étrangers de France donne un délai d’un mois à l’activiste pour faire parvenir au ministère de l’intérieur et des outre-mer. Un délai à la fin duquel le Conseil d'État sera saisi pour émettre son avis sur la proposition de perte de la nationalité française à Kemi Seba.
‘’Vous avez déclenché une guerre coloniale et croyez-moi, vous ne la gagnerez pas. Cette affaire va au-delà même du passeport’’, a réagi l’activiste dans un post sur Facebook.
De son vrai nom Stellio Gilles Robert Capo Chichi, Kemi Seba se revendique d'un panafricanisme radical. Le leader d'Urgences panafricanistes est connu pour son activisme politique contre la France.
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