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Soutien et coopération russes en Afrique : les erreurs à ne pas commettre selon le diplomate burkinabé Mélégué Traoré

Soutien et coopération russes en Afrique : les erreurs à ne pas commettre selon le diplomate burkinabé Mélégué Traoré

La crise sécuritaire en Afrique et plus précisément dans le Sahel a favorisé l’émergence d’une opinion favorable à la Russie. Portée majoritairement par les jeunes, cette opinion exige le recours à la Russie comme seule voie de coopération pour le développement au détriment des autres pays occidentaux. Cette thèse est réfutée par Mélégué Traoré, ancien ambassadeur du Burkina près la Russie.

La crise sécuritaire en Afrique et plus précisément dans le Sahel a favorisé l’émergence d’une opinion favorable à la Russie. Portée majoritairement par les jeunes, cette opinion exige le recours à la Russie comme seule voie de coopération pour le développement au détriment des autres pays occidentaux. Cette thèse est réfutée par Mélégué Traoré, ancien ambassadeur du Burkina près la Russie.

Mélégué Traoré, ancien ambassadeur du Burkina près la Russie

Mélégué Traoré, ancien ambassadeur du Burkina près la Russie

 Mélégué Traoré est un homme politique burkinabé. Il fut ancien président de l’Assemblée nationale et ancien ministre et ambassadeur de son pays en Russie pendant plusieurs années. Interviewé sur l’euphorie russe qui s’empare de la jeunesse, l’ancien diplomate se montre moins dithyrambique sur Moscou scandé par une certaine jeunesse comme la meilleure forme de coopération pour l’Afrique.  

 

« La Russie a été ici, elle nous a apportés quoi ?  Moi j’ai été ambassadeur en Russie. Tous ceux qui parlent ne connaissent rien de la Russie.  Les Russes sont bons dans certains domaines et moins bons dans d’autres. En tout cas pour l’aide économique, il ne faut rien attendre d’eux. Ce n’est pas la Russie qui peut résoudre le problème », explique le diplomate dans le documentaire “Burkina Faso - France : odyssée d'une coopération bilatérale", diffusé sur Burkina Info Tv.

 

Selon le fondateur du centre parlementaire panafricain, la Russie n’est pas forcément recommandée pour tout. « Quand vous discutez avec les responsables russes, ils vous disent qu’ils vont vous équiper, ils peuvent faire plein de choses mais dès que vous abordez la question de l’aide économique, ils vous disent d’aller voir les occidentaux. C’est eux mêmes qui me disent », se rappelle-t-il. 

 

Le diplomate qui a déjà vécu à Moscou insiste sur la nécessité de faire preuve de réalisme plutôt que de se livrer à ce qu’il appelle la gestion de l’ambiance. « C’est ça que j’appelle la gestion de l’ambiance : les populations, les jeunes, nous tous on aime gérer l’ambiance mais, on ne peut pas décider comme ça que le Burkina doit rompre avec la France ou aller avec la Russie. Les gens parlent des choses qu’ils ne connaissent pas. Qui parmi eux a mis les pieds en Russie ? Moi j’ai été en Russie », clarifie l’ancien président de l’Assemblée nationale du Burkina.

 

Pour lui, la prudence doit être de mise : « La diplomatie se gère avec calme et modération. Lorsque vous quittez la modération, vous êtes perdants ». 

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