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Boni Yayi rejette la création du Sénat : « Je ne saurais en aucun cas faire partie de cette institution »

Boni Yayi rejette la création du Sénat : « Je ne saurais en aucun cas faire partie de cette institution »

L’ex-chef d'État et président du principal parti d'opposition Les Démocrates (LD), Boni Yayi, s’oppose catégoriquement à la création du Sénat et par ricochet à la nouvelle proposition de révision de la constitution. Il prévient qu’il ne siégera pas dans cette nouvelle institution.

L’ex-chef d'État et président du principal parti d'opposition Les Démocrates (LD), Boni Yayi, s’oppose catégoriquement à la création du Sénat et par ricochet à la nouvelle proposition de révision de la constitution. Il prévient qu’il ne siégera pas dans cette nouvelle institution.

Boni Yayi, Ex-chef d'État et président du parti "Les Démocrates"

Boni Yayi, Ex-chef d'État et président du parti "Les Démocrates"

Boni Yayi prend position contre la création d’un Sénat prévue dans la nouvelle proposition de révision de la Constitution. Dans une déclaration publiée dans la nuit du lundi 3 novembre 2025, l’ancien président de la République dénonce une dérive institutionnelle.

 

« Je ne saurais en aucun cas faire partie de cette institution comme membre de droit ni cautionner un tel projet », affirme le prédécesseur de Patrice Talon.

 

Et pour cause, l’ex-chef d'État trouve que la création du Sénat «ne va pas dans le sens du renforcement de notre démocratie ». «Engagée sans consensus national ». Selon lui, la démarche « s’inscrit dans un climat d’exclusion qui fragilise la cohésion sociale et compromet la sérénité du débat républicain ».

 

Pour le président du parti Les Démocrates (LD), la création du Sénat est « une initiative antidémocratique », contraire « aux principes fondamentaux de la séparation des pouvoirs et au bon fonctionnement de nos institutions ».

 

Dans sa déclaration, Boni Yayi estime que la future chambre haute « n’est ni opportune ni légitime ». Il s’interroge sur sa composition et ses attributions, qu’il juge taillées pour « servir un seul homme » au détriment de l’intérêt général. 

 

L'ancien Président du Bénin considère que cette réforme constitutionnelle vise à « modifier la nature même de notre régime politique ». Il met en garde contre « une dérive institutionnelle » susceptible de « mettre en péril les acquis démocratiques chèrement obtenus par le peuple béninois ».

 

Appel aux députés Les Démocrates

 

Boni Yayi exhorte les 22 députés restants de son parti à user de leur « minorité de blocage » pour rejeter la proposition de révision constitutionnelle.

 

«En agissant ainsi, soutien Boni Yayi, les 22 députés LD honoreront leur serment d’artisans de la restauration de la démocratie au Bénin, à cette dernière session ordinaire de la 9ᵉ législature».

 

Il invite les députés toujours membres du parti à contribuer à «rendre la parole au peuple, seul souverain légitime, à travers la voie référendaire, expression suprême de la volonté nationale ».

 

« Ensemble, défendons notre République, notre démocratie et notre unité nationale. Refusons toute altération de l’équilibre institutionnel qui menace notre vivre-ensemble et l’avenir de notre Nation », conclut-il.

 

Une révision déjà en marche à l’Assemblée

 

Déposée le vendredi 31 octobre 2025 à l’ouverture de la deuxième session ordinaire de l’année, la proposition de loi a été affectée à la Commission des lois, qui en a approuvé l’examen le lundi 3 novembre. Elle émane des présidents des groupes parlementaires Union progressiste le Renouveau (UPR) et Bloc républicain (BR), et sera prochainement soumise à la plénière.

 

Selon ses initiateurs Aké Natondé et Assan Seïbou , cette révision vise à instaurer une période de trêve politique et à créer un Sénat chargé de rapprocher les options politiques divergentes, afin de favoriser « un débat contradictoire et constructif » et « une action publique consensuelle ».

 

Le Sénat, tel que prévu, regrouperait des anciens présidents de la République, anciens présidents de l’Assemblée nationale, anciens présidents de la Cour constitutionnelle et anciens chefs d’état-major des forces de défense et de sécurité, tous membres de droit.

 

L’institution, affirment ses initiateurs, aurait également pour mission de veiller à la stabilité politique, à la continuité de l’État, à la cohésion nationale et au respect des libertés publiques.

 

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