Boni Yayi (à g.) et Patrice Talon (Image d'archives)
Boni Yayi accuse, le gouvernement réplique. Le président du parti de l’opposition Les Démocrates a, dans une déclaration jeudi 29 octobre 2025, fait le point de sa rencontre du vendredi dernier avec le chef de l’État, Patrice Talon. La rencontre entre les deux personnalités s’est tenue quelques jours après que le duo candidat du parti Les Démocrates pour la présidentielle de 2026 a déposé son dossier de candidature à la CENA avec 27 parrainages au lieu de 28. La veille du dépôt des dossiers à la commission électorale (CENA), un des 28 députés parrains du parti a reprenait sa fiche de parrainage remise le 2 septembre au parti, avec l’aide d’une ordonnance du président du tribunal de Cotonou.
Dans sa déclaration du jeudi, Boni Yayi a affirmé que le président Patrice Talon se détourne de la démocratie. « De nos entretiens avec le président Talon, je retiens que celui-ci renonce progressivement à faire du Bénin un État de droit et de démocratie soucieux du respect des droits fondamentaux : la liberté publique, la dignité de la personne humaine et la justice garantie, protégée et promue comme conditions nécessaires au développement véritable et harmonieux de chaque Béninois, tant dans sa dimension temporelle que culturelle et spirituelle », accuse-t-il.
L’ex-chef de l’État a dénoncé que des manœuvres sont en cours pour déstabiliser son parti, à travers le débauchage de hauts responsables et de députés. « A travers la mise en œuvre de ce plan visant la disparition du parti Les Démocrates, le président (Patrice Talon, NDLR) exprime ainsi sa volonté d’en finir avec l’opposition et de détruire notre édifice démocratique », ajoute-t-il.
Le gouvernement rejette ces accusations
Les propos de Boni Yayi ont immédiatement suscité une réaction du gouvernement. Contacté par Banouto, au même titre que RFI, Wilfried Houngbédji, porte-parole du gouvernement, dans une mise au point empreinte d’ironie, a balayé ces accusations, rappelant que Patrice Talon est en fin de mandat et que ce n’est pas maintenant qu’il va vouloir réduire l’opposition au silence. « M. Talon finit dans sept mois. C’est pour sept mois qu’il ne voudrait pas avoir d’opposition, alors que pendant plus de neuf ans il a affronté l’opposition en ce qu’elle avait de plus perverse ? » a-t-il rétorqué.
Le porte-parole a aussi tenu à contextualiser les propos que Boni Yayi dit avoir entendus lors de la rencontre entre les deux personnalités. Selon lui, le chef de l’État aurait peut-être simplement évoqué le souhait de voir la classe politique dépasser les querelles partisanes entre les deux hommes après son départ du pouvoir. « J’imagine que, comme il l’a fait à la face du monde le 28 juillet dernier, le chef de l’État lui a probablement fait la réflexion qu’il souhaiterait bien qu’après lui, la classe politique trouve moyen de se mettre ensemble pour promouvoir le développement du pays », a indiqué Wilfried Houngbédji.
 
                             
                
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AaGyz
il y a 11 heuresAaGyz
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