Le Bénin a franchi une étape majeure dans la protection des droits humains. Le pays a été officiellement retiré de la liste rouge des pays accusés de retard dans la mise en place d’un Mécanisme national de Prévention de la torture (MNP). Cette décision est intervenue lors de la 55ᵉ session du Sous-Comité pour la Prévention de la torture (SPT) tenue en février 2025, informe la cellule de communication de la Commission béninoise des droits de l’Homme (CBDH).
Cette décision intervient suite à l’adoption d’une nouvelle loi confiant la responsabilité du mécanisme national de prévention de la torture à la CBDH. La loi n°2024-22 du 26 juillet 2024 relative à la Commission Béninoise des Droits de l’Homme a clarifié le cadre juridique et donné à la CBDH les moyens nécessaires pour assumer pleinement son rôle.
Le Bénin a été l'un des premiers États d'Afrique à ratifier le Protocole facultatif à la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants (OPCAT) en 2006. Cependant, malgré cet engagement, le pays a longtemps tardé à concrétiser cette obligation, ce qui lui a valu d’être classé parmi les États en retard. Pendant des années, le Bénin a été critiqué par les instances internationales, notamment le Sous-comité pour la prévention de la torture (SPT), pour son incapacité à établir un mécanisme fonctionnel.
Le retrait du Bénin de la liste rouge représente une victoire significative pour le pays et pour la CBDH. Selon la cellule de communication de la CBDH, sur le plan international, cette décision redore l’image du Bénin en tant qu’État respectueux des droits de l’Homme et engagé dans la lutte contre la torture. Elle renforce également la crédibilité du Bénin auprès des organisations internationales et des partenaires au développement.
Pour la CBDH, cette avancée consolide son rôle en tant qu’institution clé dans la promotion et la protection des droits humains au Bénin. En se voyant confier la responsabilité du mécanisme national de prévention de la torture, la CBDH renforce son statut et gagne en légitimité et en moyens d’action. Cela lui permettra de mieux surveiller les conditions de détention, de prévenir les abus et de garantir le respect des droits fondamentaux des personnes privées de liberté.
Le pays devra continuer à renforcer les capacités de la CBDH et à veiller à ce que le mécanisme de prévention de la torture soit pleinement opérationnel et efficace. Les défis restent nombreux, notamment en ce qui concerne la sensibilisation des acteurs judiciaires et pénitentiaires, ainsi que la garantie de l’indépendance et des ressources nécessaires pour la CBDH. Le Bénin devra également continuer à collaborer avec les organisations internationales pour améliorer sa conformité aux standards internationaux en matière de prévention de la torture.
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