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CRIET : 7 ans de prison et 3,5 milliards FCFA requis contre un cuisinier béninois poursuivi pour vol et blanchiment de capitaux

CRIET : 7 ans de prison et 3,5 milliards FCFA requis contre un cuisinier béninois poursuivi pour vol et blanchiment de capitaux

Le ministère public de la CRIET a requis, mardi 25 mars 2025, de lourdes peines de prison et d’amendes contre un cuisinier béninois accusé d’avoir vol un million de dollars à ses patrons libanais au Nigéria.

Le ministère public de la CRIET a requis, mardi 25 mars 2025, de lourdes peines de prison et d’amendes contre un cuisinier béninois accusé d’avoir vol un million de dollars à ses patrons libanais au Nigéria.

Lourdes réquisitions du ministère public de la CRIET contre un cuisinier béninois. L’homme est accusé d’avoir volé un million de dollars à ses patrons libanais au Nigéria à l’époque quand il y était employé. Selon l’accusation, le prévenu aurait forcé un coffre-fort de ses patrons, propriétaires d’une société au Nigéria, pour ramasser lesdits fonds et disparaître.

 

Convoqué à la barre lors de la première audience de son procès, mardi 15 octobre 2024, le prévenu a plaidé non coupable. Il a rejeté les faits de « vol de numéraire et de blanchiment de capitaux » qui lui sont reprochés. D’après ses explications à la Cour, c’est l’un deux patrons qui a planifié le coup. Il a confié que le patron en question lui a remis des produits pour empoisonner son second. Mais qu’il a vendu la mèche.

 

Il a expliqué qu'en reconnaissance, le patron à qui il a ainsi sauvé la vie lui a offert 25 000 dollars. L'homme lui a conseillé aussi de quitter le Nigéria et ne plus y mettre pied. Il estime que c’est ce patron à qui il a sauvé la vie qui aurait pris l’argent tente de lui faire porter le chapeau. 

 

Le prévenu a déclaré qu’il n’a même pas profité de l'intégralité de la somme de 25  000 dollars qui lui a été offerte. Il a fait savoir qu'un jour, du retour de son champ d’ananas, il a été braqué et les voleurs lui ont pris près de 15 000 dollars. Il a confié qu’il était parti au commissariat se plaindre quand il a été arrêté.

 

Les demandes de la partie civile

 

Deux avocats nigérians ont fait le déplacement de la CRIET pour plaider la cause des Libanais. Ils se sont associés à Me Barnabé Gbago, avocat au barreau du Bénin pour défendre la cause. L’un des avocats nigérian a expliqué que l’un des Libanais aurait souhaité lui-même présenter les faits mais il a peur d’être attaqué mystiquement.

 

Car, a-t-il expliqué, le prévenu, après son coup, a envoyé un message à son patron pour lui faire comprendre que c’est avec la "sorcellerie béninoise" qu'il a pu s’introduire dans le coffre-fort.

 

L’avocat a fait savoir que le mis en cause a commis les faits huit mois après sa prise de service en juillet 2020. C’est en août 2024 qu’il a été arrêté à Comè par l’Interpol après plus de trois ans de caval.

 

Les avocats des Libanais ont demandé la restitution par le prévenu du million de dollars volé. Ils ont également demandé à la Cour de condamner le cuisinier à payer la somme de 200 000 dollars à titre de dommages et intérêts. Selon eux, cette somme couvrira les dépenses logistiques, les honoraires d’avocats au Nigéria comme au Bénin et d’autres frais liés au dossier. Les conseils ont laissé la latitude au ministère public de proposer la peine à son encontre.

 

Peine d’emprisonnement ferme

 

Après les demandes de la partie civile, le ministère public a fait ses réquisitions. La substitut du procureur spécial a présenté les faits et a noté des incohérences dans les déclarations du prévenu. La magistrate a notamment mis l’accent sur la somme de 25 000 dollars qui aurait été offerte au prévenu.

 

Elle a fait savoir que lors des perquisitions au domicile, il a été retrouvé 250 coupons de 100 dollars, soit 25 000 dollars. « Si on lui a vraiment donné 25 000 dollars en 2021 et qu’on retrouve encore cette somme intacte chez lui, c'est qu’il y a un problème », a déclaré la représentante du ministère public. Mieux, le prévenu a fait savoir que les braqueurs lui ont volé près de 15 000 dollars.

 

Elle a demandé à la Cour de le retenir dans les liens de la prévention et de la condamner à sept ans de prison ferme pour vol du numéraire et blanchiment de capitaux. Elle a également requis contre le prévenu la somme de plus 3,5 milliards de FCFA au profit de la partie civile.

 

"Monnaie de singe"

 

La défense du cuisinier a plaidé la non constitution des infractions. L’avocat du prévenu a d’abord indiqué que son client est une victime dans cette affaire. Il a sauvé la vie de quelqu’un qui l'a remercié en monnaie de singe.

 

Selon le conseil, son client n’a absolument rien fait. Le conseil base sa défense sur la version du prévenu. Il se fonde notamement sur les déclarations du prévenu au sujet de la somme de 25 000 dollars pour étayer son argumentaire. L'avocat a soutenu que le prévenu n’a pas la clé du coffre-fort, il n’a pas non plus la carte magnétique d’accès. « Comment a-t-il pu y avoir accès », s’est-il interrogé devant les juges. 

 

Le conseil a demandé à la Cour de ne pas considérer les images de caméra que la partie civile a fournies. Ces images, selon lui, ne renseignent en rien sur la culpabilité de son client. « Les images montrent mon client avec son sac à dos. Rien ne prouve qu’il avait les dollars dans le sac. Personne ne vous a montré les dollars dans le sac de mon client », s’est-il opposé au ministère public et la partie civile. Le juriste a indiqué que le sac contenait les vêtements de son client. 

 

Il a invité la Cour a constaté que son client n’a nullement volé d’argent et que l’infraction de vol de numéraire doit tomber. Il a fait savoir à la Cour que son client n’a pas fait de blanchiment puisqu’il n’a volé aucun dollar.

 

L’avocat demande, au principal, la relaxe pure et simple du prévenu. Il demande, à défaut, la relaxe au bénéfice du doute pour son client. Il estime qu’il y a un doute épais dans cette affaire.

 

Le délibéré du dossier est attendu le 6 mai 2025.  

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