Intrusion d’hommes armés dans une des églises pentecôtistes de Côte d’Ivoire. Selon la version officielle de  la Conférence des Évêques pentecôtistes et évangéliques de Côte d’Ivoire (CEPE-CI), un commando d’au moins cinq hommes cagoulés et lourdement armés s’est introduit, entre 2h et 4h du matin, dans les locaux de l’église « l’Ambassade des Vainqueurs ».

Après avoir neutralisé les agents de sécurité ainsi que le personnel présent, les assaillants ont forcé portes et bureaux. Fait troublant, d'après le communiqué, rien n’a été dérobé. Aucun objet de valeur, ni matériel ni fonds, n’a disparu, laissant planer le doute sur les véritables intentions de cette expédition nocturne.

Pour la CEPE-CI, il ne s’agit ni d’un simple vol ni d’un acte de vandalisme ordinaire, mais d’une manœuvre d’intimidation ciblée visant à semer la peur au sein de la communauté chrétienne. « Cet acte choquant constitue une atteinte grave à la liberté des cultes, à la sécurité des leaders religieux et à la paix dans notre société », alerte la Conférence dans son communiqué.

L’organisation ecclésiale condamne « avec la plus grande fermeté » cette attaque qu’elle juge porteuse de « menaces implicites ». Elle exprime son « soutien total » à l’évêque Jean-François Comoé et appelle les autorités à garantir la sécurité des lieux de culte et des responsables religieux. La CEPE-CI exige en outre « l’ouverture d’une enquête rigoureuse et transparente » afin d’identifier les commanditaires et auteurs de cette intrusion.

Tout en invitant ses fidèles à « rester unis dans la prière et la vigilance », la Conférence met en garde contre tout risque de représailles ou de panique. Elle rappelle le rôle crucial des Églises dans la cohésion sociale et la stabilité du pays : « Aucun serviteur de Dieu ne devrait vivre ou exercer son ministère dans la peur et sous la menace. »

Dans un climat marqué ces dernières années par une montée des tensions politiques et sociales, cette intrusion ravive les inquiétudes sur la sécurité des leaders religieux en Côte d’Ivoire. La CEPE-CI en appelle à la responsabilité de l’État pour préserver la sacralité des lieux de culte, « sanctuaires inviolables de paix et de spiritualité ».