Un dispositif pour sortir l’Europe de sa dépendance vis à vis de la Chine en approvisionnement en minerais critiques. Financé par des fonds européens et la Banque européenne d'investissement, le mécanisme baptisé RESourceEU cible l'extraction, le raffinage et le recyclage de métaux comme les terres rares, le lithium ou le cobalt, dont la Chine contrôle près de 98% des besoins européens en terres rares. 

Dès début 2026, rapporte Le Figaro, un Centre européen des matières premières critiques sera opérationnel, avec pour missions d'évaluer les besoins des États membres, d'organiser des achats groupés et de gérer des stocks stratégiques. Cette centrale d'achats vise à renforcer le pouvoir de négociation collectif face aux restrictions chinoises sur les exportations, multipliées cette année, notamment sur les terres rares et les aimants permanents. Parallèlement, une plateforme dédiée facilitera les contrats conjoints entre entreprises européennes.

Pékin, qui raffine plus de 90% du graphite et des terres rares mondiaux, utilise ces ressources comme levier diplomatique, accentuant les vulnérabilités européennes au moment où les États-Unis, sous Donald Trump, concluent des accords bilatéraux. 

L'UE envisage aussi de restreindre ses exportations de déchets d aimants et d'aluminium vers la Chine pour favoriser le recyclage interne. Des projets pilotes, comme l'extraction de molybdène au Groenland ou de lithium en Allemagne, bénéficieront d'un financement immédiat.​

Des mesures incitatives, voire contraignantes

Le commissaire à l'Industrie Stéphane Séjourné a averti que, sans diversification volontaire des achats par les entreprises, Bruxelles pourrait légiférer pour imposer une réduction des importations chinoises. 

« Nous obligerions légalement les entreprises européennes à diversifier leurs sources d’approvisionnement. Ce n’est pas le cas actuellement, et ce n’est pas ce que propose le plan [ReSourceEU], mais c’est un signal d’alarme, un signal d’alarme retentissant », a déclaré Séjourné cité par Le Guardian.

Ce plan s'inscrit dans la loi de 2023 sur les matières premières critiques, complétée par RESourceEU pour contrer les chocs de marché, comme l'interruption récente des exportations chinoises de puces. L'objectif : sécuriser 10% de la production européenne d'ici 2030.