Un ex-militaire demande à se constituer un avocat pour sa défense avant de s’expliquer sur les accusations portées à son encontre. L’homme est poursuivi devant la CRIET après la plainte de plusieurs personnes auprès de qui il aurait pris des millions de FCFA contre la promesse de les faire voyager au Canada.
Parmi ses victimes qui se sont présentées à l’ouverture du procès, figurent, sa conjointe et son oncle commissaire de la police. Le mis en cause a comparu, jeudi 6 novembre 2025 devant le juge. Il a plaidé non coupable pour les faits d’« escroquerie via internet » qui lui sont reprochés. Selon l’accusation, le prévenu s’est fait passer pour un facilitateur d’immigration au Canada auprès de ses victimes présumées.
A chacune d'elles, il aurait promis leur obtenir un visa canadien. Cinq victimes présumées se sont présentées au procès. La première invitée à la barre a déclaré avoir engagé 3.150.000 FCFA dans le processus d’obtention de visa auprès du prévenu. Elle avait l’ambition de voyager avec sa fille. La deuxième victime était au début du processus. Elle avait indiqué avoir versé 500 000 FCFA au prévenu. La troisième se serait engagé, selon sa déposition avec 2,4 millions. Elle a invité son frère à profiter également de l’opportunité. Les deux ont investi 4 550 000 FCFA.
Les trois premières victimes ont été unanimes sur le fait que le prévenu leur a montré leurs visas mais, à travers une photo en vue unique sur whatsapp. La quatrième victime convoquée à la barre n’était rien d’autre que la petite amie du prévenu.
Une relation virtuelle...
Une jeune femme avec un accent ivoirien s’est présentée comme la conjointe de l’ex-militaire. Devant le juge, elle s’est même permise de se considérer comme la femme du prévenu. Elle a confié que le mis en cause l’a régulièrement doté. Il aurait envoyé une délégation en Côte d’Ivoire pour donner un million à sa famille. Leur histoire aurait commencé après un premier contact sur internet. En ce moment, dit-elle, elle travaillait au Koweït. Et son homme, le prévenu, était supposé être un résident aux États-Unis.
Elle a déclaré que son prétendant américain d’origine béninoise, lui a promis de revenir la chercher pour qu’ils aillent vivre au pays de l’oncle Sam. « Il m’a mis la pression et je suis revenu au Bénin. Il m’a logé à Calavi », a-t-elle déclaré, indiquant qu’elle y avait passé un an avant le retour de son conjoint de l’Amérique. Mais le rêve qu’elle nourrissait de vivre paisiblement en couple avec son homme se serait transformé en cauchemar.
Son futur mari revenu des États-Unis se serait versé dans une crise de jalousie et aurait commencé par la soupçonner d’infidélité jusqu’à mettre fin à leur relation. La jeune femme réclame 11 millions de FCFA au prévenu. 5 millions pour elle et 6 millions de son père qu’elle aurait prêté à son futur mari plongé dans des difficultés avec ses affaires.
"Faux militaire américain"
A son oncle commissaire, le prévenu aurait fait croire qu’il s’est exilé aux États-Unis et a réussi à intégrer l’armée américaine. Surprise aux yeux de l’oncle qui avait entendu parler de son neveu une première fois à la prison d’Akpro-Missérété où il avait officié. « Quand il m’a dit quelques années plus tard qu’il est militaire américain, je me suis réjoui pour lui », a déclaré le commissaire major à la barre. Le policier a affirmé avoir effectué des dépenses à son cousin à hauteur de 850 000 FCFA. Il réclame aussi son argent. Les cinq victimes lui réclament plus de 20 millions de FCFA.
Convoqué à la barre, le prévenu s’est présenté comme un ancien militaire de la promotion 2006. Il a plaidé non coupable à l’infraction d’« escroquerie via internet » mise à sa charge. Le mis en cause a souhaité poursuivre sa déposition en présence de son avocat. Il en a fait la demande à la Cour. Le juge a renvoyé le dossier au 29 janvier 2026 pour lui permettre d’organiser sa défense.
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