La réponse de Patrice Talon sur la prorogation de son mandat n'est pas du goût de Célestine Zanou. Lors de son intervention sur la causerie organisée par le Collectif pour l’Ordre Démocratique et Républicain au Bénin (CODER) sur Facebook, elle a dénoncé les propos tenus par le Chef de l'Etat le dimanche 11 avril 2021 sur la question du prolongement de son mandat de 45 jours.

Répondant à la question des journalistes, Patrice Talon a rappelé que cette prorogation s'inscrit dans la logique de l’alignement des mandats de sorte à ce que le Bénin n'ait pas à toujours organiser des élections. Ce qui va, poursuit-il, permettre de travailler pour développer le pays. « Ce n’est que 45 jours, et puis d’ailleurs, c’est terminé. Aujourd’hui (11 avril 2021, Ndlr), c’est le vote. Qu’est-ce que ces 45 jours ont changé dans la vie démocratique du Bénin ? C’est une polémique qui amuse ceux qui l’entretiennent » a laissé entendre le président candidat à sa propre succession après avoir accomplir son devoir civique.

Des propos que fustige Célestine. Selon elle, rapporte La Nouvelle Tribune, ces propos sont extrêmement graves et touchent à la notion du sens de l’Etat. « Un jour de plus dans l’Etat c’est beaucoup. Qui plus est 45 jours. Et le numéro 1 du pays va dire que ce n’est rien. Je trouve que c’est d’une gravité extrême », a-t-elle déploré.

Pour Célestine Zanou, Patrice Talon doit respecter la loi fondamentale du Bénin sur laquelle il a prêté serment pour 5 ans. « Il y a un adage qui dit que si tu montes sur un arbre, tu descends par le même arbre…S’il est monté avec l’arbre de la Constitution de décembre 1990, il doit descendre avec », a-t-elle lancé.

La femme politique estime que le médiateur de la République Joseph Gnonlonfoun doit jouer son rôle en demandant au président de s’exprimer afin de faire des concessions politiques face aux débats « ethnicistes » et « régionalistes ». Par ailleurs, elle exhorte Patrice Talon à faire un discours pour tendre la main face à l’isolement de certaines régions.

LIRE AUSSI: Patrice Talon réagit à la polémique sur la prorogation de son mandat