Réaction du gouvernement béninois à la déclaration des Etats-Unis dans les affaires Aïvo et Madougou.
Dans une déclaration de presse rendue publique mardi 14 décembre 2021, le département d’Etat américain s’est dit inquiet à la suite de la condamnation de Joël Aïvo et de Reckya Madougou. « Nous sommes alarmés par la poursuite de l’érosion de l’espace pour dissidence, l’augmentation globale des restrictions à l’autonomie participative et à la liberté d’expression, et le ciblage systématique des personnalités politiques de l’opposition », a réagi les Etats-Unis.
Interrogé sur cette vive réaction des autorités américaines, le porte-parole du gouvernement béninois, Wilfried Léandre Houngbédji, a expliqué que les procès ne relèvent pas du pouvoir exécutif. « Sans vouloir émettre de jugement de fond ni sur la tenue du procès ni sur le communiqué (déclaration du Département d’Etat américain, ndlr), la position du gouvernement (béninois, ndlr) est que les institutions jouent leur rôle étant entendu que nous sommes dans un régime de séparation des pouvoirs », a-t-il indiqué.
Selon le porte-parole du gouvernement, ce qui devrait étonner la partie américaine aurait été de voir le gouvernement béninois fait des injonctions ou intervenir intempestivement dans le déroulement d’un procès. « En l’espèce, le gouvernement a taché de jouer sa partition de façon scrupuleuse. Laquelle partition consiste à créer les conditions de la tenue d’un procès équitable pour les personnes mises en cause ».
Le département d’Etat américain a appelé mardi 14 décembre 2021 les autorités béninoises à « démontrer aux citoyens du Bénin et aux partenaires internationaux que le système judiciaire ne sera pas utilisé à des fins politiques ».
A cette inquiétude des autorités américaines, Wilfried Léandre Houngbédji répond que les procès des deux opposants ont été publics et ouverts aux gens d’ici comme d’ailleurs. « Les accusés ont eu le loisir de se faire défendre par les avocats de leur choix, de soumettre leurs arguments à la Cour qui également a entendu les réquisitions du procureur spécial. Lesquelles réquisitions à charge et à décharge renseignent sur la nature des faits reprochés à l’un et à l’autre », affirme-t-il.
« Dans ces conditions, comment ne pas admettre que la justice a fonctionné comme elle doit fonctionner ? Quelle a rendu ces décisions comme il sied de les rendre ?», s’est-il interrogé. Wilfried Léandre Houngbédji signale qu’à partir de cet instant, « tout le reste n’est que conjecture ». « Le gouvernement n’a pas à s’attarder sur ce genre de considération », a laissé entendre Wilfried Léandre Houngbédji.
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Langanfin
il y a 3 ansEdem
il y a 3 ansGededeon
il y a 3 ans