Entrée principale de l'Université d'Abomey-Calavi

La CBDH demande justice pour parents et proches d'un étudiant tué par balle à l’UAC. En mars 2020, un étudiant a été tué dans une manifestation pour la libération de plusieurs responsables étudiants arrêtés à l’Université d’Abomey-Calavi.

Dans son rapport 2020-2021 présenté aux députés mardi 21 décembre 2021, la Commission béninoise des droits de l’homme a déploré « la violation du droit à la vie de cet étudiant par l’usage abusif et disproportionné des armes létales par les forces de défense et de sécurité ». Elle dit avoir constaté que deux ans après le drame, aucune condamnation n’est faite sur les faits et aucune décision judiciaire n’est intervenue.

« Face à ce silence, la Commission recommande que le contexte de la survenue de la mort de cet étudiant soit clarifié, que les responsabilités soient situées afin que le ou les auteurs en soient sanctionnés à la mesure de leur excès. Un droit de réparation approprié soit accordé par l’État aux ayants-droits du de cujus », a écrit la CBDH dans son rapport.

Récit des faits

Des détails fournis par la CBDH, le décès de l’étudiant est survenu à la suite d'une note de service prise par l’administration de l’UAC pour contenir la propagation du covid-19. Selon la note en date du mardi 20 mars 2020, les manifestations de plus de 50 personnes au campus universitaire d’Abomey-Calavi sont interdites.

Du récit de la CBDH, cette décision n’a pas plus à la Fédération nationale des étudiants (FNEB) qui a décidé comme mesure préventive contre la propagation du covid-19 de suspendre les cours à l’UAC.  « Selon les informations recueillies par la Commission, la FNEB a entrepris, le lundi 23 et le mardi 24 mars 2020, une manifestation en vue de sensibiliser ses membres sur les mesures-barrières et inviter les étudiants à rester chez eux en violation de la note de service du Recteur de l’Université », informe le rapport de la CBDH.

La CBDH apprend que sur réquisition du Recteur, les services des éléments de la Compagnie républicaine de sécurité sont invités sur le campus pour maintenir l’ordre et protéger les biens publics ainsi que les étudiants non manifestants. Suite à cela, le 24 mars 2020, les forces de défense et de sécurité réquisitionnées par le Recteur de l’Université ont procédé sur le campus à l’arrestation de quelques responsables étudiants.

« Une manifestation pour la libération des étudiants arrêtés a alors éclaté ce même jour. Les manifestations ont duré plusieurs heures et ont causé la mort par balle de l’étudiant TD en 1ère année de géographie à la Faculté des arts, des sciences humaines et sociales », a rapporté le rapporte de la commission béninoise des droits de l’homme.