"Le regard d’avenir", une œuvre de Remy Samuz
Vernissage tout feu tout flamme à Cotonou. Jeudi 13 mars 2025 à Cotonou, pendant que le crépuscule jette ses lueurs sur la ville métropole du Bénin, du monde afflue à la résidence de Stéphane Mund, ambassadeur de l’Union européenne au Bénin. Les hôtes du diplomate Stéphane Mund veulent nourrir leurs yeux, voire leur âme, à travers un vernissage.
Les visiteurs à la résidence sont de divers profils. Il y avait, entre autres, l’ambassadrice de la France près le Bénin Nadège Chouat, le préfet du Littoral Alain Sourou Orounla, le représentant résident de l’OMS au Bénin Jean Kouamé Konan, l’artiste plasticien Dominique Zinkpè, l’artiste chanteuse Pépé Oleka.
À la demande du couple Mund, l’exposition se fait par l’artiste peintre et dessinateur Tchif de son vrai nom Francis Nicaise Tchiakpè et son collègue sculpteur Rémy Samuz, à l’état civil Rémy Sossouvi.
Pour la circonstance, l’art a pris vie dans la salle à manger de la résidence de l’ambassadeur. Cette pièce peinte en blanc a été transformée en un pavillon le temps d’un vernissage. « C’est très amusant de voir ma maison transformée en salle d’exposition. Je découvre ma salle à manger comme je ne l’ai jamais vue, et c’est extrêmement bien fait », confie l’ambassadeur Stéphane Mund.
Selon les explications du diplomate européen, l’objectif de ce vernissage est de mettre en valeur des talents du Bénin et en même temps de rendre accessibles leurs œuvres à tous ceux qui souhaitent les découvrir.
La pièce abritait au total vingt-trois (23) œuvres d’art contemporain. On compte dix-huit (18) tableaux réalisés par Tchif et cinq (05) sculptures créées par Rémy Samuz. Il n’y avait pas de section distincte pour les œuvres de Tchif ou celles de Rémy Samuz ; toutes les créations étaient harmonieusement mélangées.
Vêtus d’une tenue traditionnelle de couleur blanche, Amour Fagbohoun, jeune parlementaire et Alban Elégbara, spécialiste en passation des marchés publics font leur entrée dans la salle de vernissage. Ils justifient leur présence par un amour pour les arts et la culture. Ils disent ne pas vouloir se faire compter l’évènement.
La première œuvre d’art qui les accroche tout de suite dès leur entrée est une sculpture faite à base de fil de fer. Fruit du génie créatif de Remy Samuz, l’œuvre est une représentation d’un bonhomme ayant les genoux à terre, le regard fixé vers le haut, la bouche ouverte, les bras légèrement écartés du corps et les poings fermés comme s’il hurlait. Son créateur l'a nommée "Le regard d’avenir".
L’artiste Remy Samuz explique que la silhouette concoctée a un regard porté vers le futur c’est-à-dire une perspective tournée vers ce qui est à venir. Il précise que le bonhomme sculpté en fil de fer s’interroge sur ce que sera demain.
Amour Fagbohoun et Alban Elegbara contemplent longuement "Le regard d’avenir". Ils en font de même devant chacune des 22 autres œuvres.
La particularité des œuvres des deux artistes
Sur les tableaux exposés par l’artiste Tchif, les pigments sont jetés sur la toile, créant une explosion de couleurs, engendrant des cartographies de paysages organiques. Le rapport aux éléments est évident dans ces ocres, ces bleus et ces rouges bruts. Hommage à la terre ancestrale, mais aussi invitation au voyage, à l'ailleurs.
Sur l’un des tableaux, on y voit du rouge, du bleu, du jaune, de l’orange et même un blanc presque effacé ; un cocktail de couleurs bien mixé et plaisant à voir.
Dans les œuvres de Remi Samuz, l’artiste tresse avec finesse et légèreté un corps acéphale dans son matériau de prédilection : le fil de fer. « Je me suis inspiré de comment les oiseaux tissent leurs nids avec leur bec pour créer mon art », a-t-il expliqué. Sa technique donne beaucoup de rigidité tout en conservant une grande légèreté à ses sculptures en fil de fer tissé. Le jeune sculpteur explique que c'est le mouvement et la vie sous toutes ses formes qu’il célèbre dans des entrelacs de fil de fer.
Rémy Samuz apprécie l’engouement autour du vernissage. « Quand j’ai reçu l’appel de mon aîné Tchif qui m’a dit que nous allons partager un évènement ensemble, je n’ai pas hésité à accepter. Vu l’engouement des gens, leur sens de curiosité à travers les questions qu’ils me posent, je me rends compte que j’ai bien fait d’être là », a-t-il exprimé.
Un public émerveillé
Après avoir fait le tour des différentes œuvres exposées, Amour Fagbohoun, jeune parlementaire et Alban Elégbara, spécialiste en passation des marchés publics pensent aussi avoir bien fait d’effectuer le déplacement. « Je ne regrette pas d’être ici. En tant que jeunes, ce sont ces genres d’initiatives que nous devons encourager. Je souhaite que ces initiatives soient pérennisées », a plaidé Alban Elégbara.
« Ce qui m’a marqué, c’était l’œuvre à l’entrée, c’est un "homme" fabriqué à base de fil de fer et qui était à genou, mais qui criait comme s’il était dans le feu », interprète Amour Fagbohou, l'air émerveillé.
Tout comme les deux autres jeunes, Pépé Oleka est particulièrement fascinée par les œuvres de Tchif. « Je suis une grande fan de la peinture, donc je suis là en tant qu’artiste chanteuse, mais aussi passionnée d’art plastique. Tchif est un artiste extraordinaire. À travers ses œuvres, on peut voir toute la richesse, toute son expérience, mais aussi toute sa fragilité et toutes ses blessures. Ce sont les choses que j’ai notées dans les œuvres de Tchif que j’aime énormément », encense l’artiste béninoise de la musique.
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